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Fiche technique :
Réalisateur : Edward Berger. Scénario : Peter Staughan, d’après le roman de l’écrivain britannique Robert Harris, Conclave (2016). Musique : Volker Berthelmann. Photographie : Stéphane Fontaine. Distribution : SND.


Avec :
Ralph Fiennes (Lawrence), Stanley Tucci (Bellini), Isabella Rossellini (Soeur Agnès), John Lithgow (Tremblay).

Conclave

Etats-Unis d'Amérique, Royaume-Uni, 2024, 120min.

Edward Berger, né en 1970 à Wolfburg (Allemagne), a fait des études de cinéma dans son pays puis à New-York. Il a réalisé de nombreux courts métrages avant de tourner des longs métrages : Gomez (1998), Jack (2014, Ours d’or à Berlin) et A l’ouest rien de nouveau (2022).

Résumé :

Un pape est mort. Il faut donc élire un autre pape. Au centre de l’action, le doyen des cardinaux est chargé d’organiser le vote. Il n’est pas au bout de ses peines, ni de ses surprises quand il découvre les secrets que dissimulent certains candidats au poste de Saint-Père.

Analyse :

En 2011, Nanni Moretti avait, avec Habemus papam, déjà réalisé un film sur l’élection pontificale. Il nous racontait les doutes du pape élu. Conclave lui se penche sur l’aspect humain de cette élection singulière. Il veut montrer que les cardinaux, venus des quatre coins de la planète, sont aussi des hommes avec leur défauts et leurs faiblesses. La scène où on les voit arriver au Vatican poussant leur valise à roulettes est caractéristique du ton du film. On dirait des touristes ordinaires à la recherche de leur Airbnb! Dès le début du film, on est rapidement plongé dans un roman policier digne d’Agatha Christie ou de La conspiration du Caire de Tarik Saleh (2013) avec coups bas, complots et intérêts autres que ceux de Dieu et de la prière, cela est tout à fait passionnant. Conclave rend aussi très clair le processus de cette élection où il n’y a pas de candidat déclaré. Le premier jour, les cardinaux votent deux fois. Puis, comme ils ne sont pas parvenus à un résultat satisfaisant, ils se dirigent vers l’urne quatre fois par jour. Le film mêle ainsi un côté factuel avec un côté fictionnel dont le résultat du vote est le sommet. Tous les membres du clergé ne défendent pas la même conception de la religion ni de la façon dont elle doit être pratiquée. Certains sont plus traditionalistes, d’autres plus modernes. Dans ce milieu d’hommes isolés du monde extérieur, des femmes sont quand même présentes. Elles préparent les chambres, servent à table, veillent sur les cardinaux et parfois appartiennent au passé de certains d’entre eux ! La religieuse incarnée par Isabella Rossellini est un exemple de dévouement et d’intelligence, elle fera basculer le vote final. Ce conclave légèrement anarchique et décalé est bien agréable à regarder.

Jean Wilkowski

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