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Fiche technique :
Réalisation : Walter Salles. Scénario : Murilo Hauser et Heitor Lorega. Photographie : Adrian Teijido. Montage : Affonso Gonçalves. Décoration : Carlos Conti. Costumes : Helena Byington. Musique originale : Warren Ellis. Son : Laura Zimmerman. Production : Videofilmes, RT Features, MACT Films. Distribution : StudioCanal.

Avec :
Fernanda Torres/Fernanda Montenegro (Eunice Paiva). Selton Mollo (Rubens Paiva). Valentina Herszage/Maria Manoella (Veroca). Luisa Kozovski/Marjorie Estiano (Eliana). Barbara Luz/Gabriela Carneiro da Cunha (Nalu). Cora Mora/Olivia Torres (Babiu). Guilherme Silveira/Antonio Saboia (Marcelo ).

Je suis toujours là

2025, 135min.

Réalisation : Walter Salles

Biographie :

Né en 1956 dans une famille aisée, il réalise quelques documentaires dans les années 80, puis A grande arte (1991) et Terre lointaine (1996). Ses 2 road movies, Central do Brasil (1998) Ours d’or à Berlin et Carnets de voyage (2003), lui valent ensuite une notoriété internationale. Après un nouveau détour documentaire, Jia Zhangkhe a guy of Fenyang (2015), il reçoit pour ce dernier film le prix du scénario à la Mostra de Venise.

Résumé :

Rio, 1971, sous la dictature militaire. La grande maison des Paiva, près de la plage, est un havre de vie, de paroles partagées, de jeux, de rencontres. Jusqu’au jour où des hommes du régime viennent arrêter Rubens, le père de famille, qui disparaît sans laisser de traces. Sa femme Eunice et ses cinq enfants mèneront alors un combat acharné pour la recherche de la vérité.

Analyse :

Inspiré par le roman autobiographique de Marcelo Paiva, Ainda estou aqui paru en 2015, ce film commencé en 2017 et tiré de faits réels, a été interrompu entre 2019 et 2023 par la résurgence du fascisme au Brésil. On y retrouve deux motifs récurrents chez Walter Salles : l’absence ou la disparition d’un proche et la survie de ceux qui restent. En 1971, début des années les plus sanglantes de la dictature militaire (1964-85), l’ex-député de gauche Rubens Paiva, devenu après un exil politique ingénieur de travaux publics, conserve à Rio une activité clandestine de résistance pacifique. Repéré, il est enlevé, laissant une femme, Eunice, et 5 enfants, 4 filles et un fils, dans l’effroi et la douleur. Inscrites dans le temps long, quête mémorielle individuelle et collective s’entrelacent dans un riche scénario faisant se succéder quatre périodes avec fluidité : la vie libre, heureuse et insouciante, dans une grande maison accueillante et bruissante de musique métissée, d’une famille aisée et aimante dont, enfant, le réalisateur était proche ; le traumatisme de l’arrestation et de la disparition de l’époux et du père, qui fait basculer brusquement la vie de cette famille dans une tragédie que laissait cependant présager des bruits de bottes policières ; le combat personnel de 25 ans de cette véritable Mère courage que fut Eunice pour obtenir, en devenant avocate à 48 ans, la reconnaissance par l’Etat de sa responsabilité dans la mort de son mari ; la reconstitution à l’époque actuelle, à Sao Paulo, de l’épanouissement des générations suivantes sous le regard désormais lointain mais toujours vivant de l’aïeule. La mise en scène épouse chacun de ces moments du scénario. Solaire et effervescente au début dans l’urgence d’un bonheur menacé, qu’illustrent aussi les vidéos de famille en super 8 ; elle se fige ensuite - plans fixes, regards et silences - avec l’intrusion brutale mais feutrée de militaires en civil qui emmènent Rubens. Dès lors la lutte acharnée d’Eunice pour faire éclater la vérité polarise l’attention et l’émotion du spectateur et permet à presque tous les personnages de cette famille brisée d’ « être encore là » après 2 décennies, solidaires et souriants. comme en témoigne, en écho avec le premier repas du film, une dernière séquence particulièrement émouvante. Entre chronique d’une tragédie familiale et portrait d’une femme exceptionnelle, ce film sur la résilience et la transmission est aussi un film militant, un combat contre l’oubli de l’horreur des années de dictature.

Jean-Michel Zucker

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