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Avec :
Colman Domingo (John “ Divine G.” Whitfield), Clarence Maclin (Clarence « Divine Eye » Maclin), Sean San Jose (Mike Mike), Paul Raci (Brent Buell).
Greg Kwedar abandonne la comptabilité, après quatre ans d’études, pour sa passion : le cinéma. Il réalise d’abord un court métrage, Rising From Ashes (2012, sur des cyclistes rwandais), puis un long métrage, Transpecos (2016), avant Sing Sing qui a été présenté au Festival du film américain de Deauville en 2024.
Résumé :
Un ancien policier, injustement incarcéré pour meurtre dans la prison newyorkaise de Sing Sing, se consacre corps et âme à un atelier théâtre animé par des détenus. L’un des caïds de la prison se présente aux auditions et il est retenu comme membre de la troupe.
Analyse :
Le film a été tourné dans une prison désaffectée figurant le célèbre pénitencier de haute sécurité de Sing Sing, situé à 50 kilomètres de New-York, qui héberge 1.700 détenus presque entièrement afro-américains. A part l’acteur et réalisateur Colman Domingo, presque tous les acteurs sont d’anciens prisonniers qui ont dû endosser leur ancienne tenue pour tourner. Le thème du théâtre en prison a été souvent traité, rappelons-nous César doit mourir des frères Taviani (2012) ou Un triomphe d’Emmanuel Courcol (2021). A Sing Sing, c’est un programme de l’Américaine Katherine Vockins, Réhabilitation à travers les Arts, qui est à l’origine de l’atelier d’art dramatique. Son but est de donner aux détenus des cours qui pourront leur permettre de monter des pièces et de mieux se réinsérer dans la société à leur sortie de prison. Dans ce film, proche du documentaire et inspiré par des histoires vraies, les deux personnages principaux ont des relations conflictuelles qui se manifestent en particulier pour l’interprétation d’Hamlet ; mais ils se rapprochent, s’entraident et évoluent positivement. Le spectateur est pris dans des histoires d’amitiés et c’est la collaboration entre les deux scénaristes et les anciens détenus qui donne le plus de vraisemblance au film. Ainsi le script a été relu par deux anciens détenus qui ont dit : "Ils écrivent très bien, mais ils ne connaissent pas la langue qu’on parle en prison. Ils nous envoyaient le scénario, nous le parcourions et nous repérions les endroits où on pouvait rendre les dialogues plus réalistes. Pour que la langue soit plus authentique." Les scènes de répétition sont émouvantes car elles redonnent leur dignité et leur liberté aux détenus. La caméra parvient à restituer leurs parcours difficiles et l’intensité de leurs émotions, notamment par les gros plans sur des visages pittoresques, marqués par la souffrance. L’univers dans la prison est forcément tendu et oppressant, on en ressent la violence. Cela donne un film dense et puissant.
Jean Wilkowski
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