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Avec :
Adrien Brody (László Toth) – Felicity Jones (Erzsébet Toth) – Guy Pierce (Harrison Lee Van Buren) – Joe Alwyn (Harry Lee) – Raffey Cassidy (Zsófia) – Stacy Martin (Maggie Lee) – Emma Laird (Audrey) – Isaach de Bankolé (Gordon).
Brady Corbet, né en 1988 à Scottsdale (USA), s’est fait connaitre comme acteur, notamment dans Funny Games de Michael Haneke, Melancholia de Lars von Trier, Sils Maria d’Olivier Assayas ou Saint-Laurent de Bertrand Bonello. Comme réalisateur, après des courts métrages et séries TV, il réalise son premier long métrage en 2015, L’enfance d’un chef, suivi en 2018 de Vox Lux, sélectionné à la Mostra de Venise. La réalisation de The Brutalist lui aura pris sept ans. Le film a reçu à Venise le Lion d’argent du meilleur réalisateur et trois prix aux Golden Globes.
Résumé :
Rescapé des camps nazis, László Tóth, un architecte juif hongrois, arrive en Amérique en 1947 pour y reconstruire sa vie, sa carrière et le couple qu’il formait avec sa femme Erzsébet, elle aussi réchappée des camps de concentration, qui le rejoint plus tard avec sa nièce Zsófia. László s’installe en Pennsylvanie où le riche industriel Harrison Lee Van Buren reconnaît son talent de bâtisseur. Mais les relations avec ce dernier vont être complexes.
Analyse :
The Brutalist est un film démesuré dans toutes ses dimensions : par sa durée, par l’ampleur de la période qu’il embrasse, de 1947 aux années 60, avec même un épilogue en 1980, par ses images grandioses tournées en Vista Vision, un procédé développé par la Paramount en 1954, et par la diversité des thèmes traités. László Toth, formé au Bauhaus, s’est fait connaître avant la guerre par des constructions modernistes à Budapest. Le prologue du film nous le montre arrivant à New York et découvrant avec émotion la statue de la Liberté. Il rejoint la Pennsylvanie où il est recueilli par un cousin, marchand de meubles et bien intégré dans la société américaine, mais il se brouille avec lui et touche le fond en devenant manœuvre sur un chantier du port. Il est sauvé de la misère et de la déchéance par un industriel local richissime, Harrison Lee Van Buren, qui a découvert qui il était et qui veut lui faire construire un complexe rassemblant théâtre, bibliothèque, salle de sport et chapelle. Le film est d’abord le récit de ce chantier prométhéen où s’affrontent les egos de Toth et de Van Buren. L’architecte, violent, meurtri par les épreuves qu’il a subies, est intransigeant sur sa vision du bâtiment en béton de style « brutaliste » (d’où le titre) ; son commanditaire, généreux mais narcissique, ne sait pas très bien s’il veut ce bâtiment pour l’amour de l’art, pour honorer sa mère récemment décédée ou pour attacher son nom à une œuvre éternelle, mais c’est lui qui a le pouvoir de l’argent. Leurs relations connaîtront des hauts et des bas jusqu’à une visite épique dans les carrières de Carrare pour chercher le marbre de l’autel. A ce thème principal s’agglomèrent de nombreux autres thèmes : l’accueil des immigrants par les Américains, la difficulté de revivre pour les rescapés de la Shoah, les affres de la création artistique. Un film hors normes, qui brasse peut-être trop de thèmes mais qui fait revivre une époque et pose des questions passionnantes sur la création artistique.
Jacques Champeaux
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