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Fiche technique :
Réalis ateur et scénariste : Alonso Ruizpalacios, d’après l’œuvre d’Arnold Wesker. Photographie : Juan Pablo Ramirez Ibanez. Montage : Ybran Asuad. Musique : Tomas Barriero. Distribution : L’atelier Distribution.

The Grill

Mexique, Etats-Unis d'Amérique, 2025, 139min.

Réalisation : Alonso Ruizpalacios

Biographie :

Alonso Ruizpalacios, né à Mexico en 1978, a étudié le théâtre au Mexique puis à Londres mais il est autodidacte en tant que cinéaste. Son premier long métrage, Gueros (2014) a remporté de nombreux prix au Mexique. Il a d’abord monté La cocina dans un théâtre au Mexique avant de réaliser le film, qui a été présenté à Berlin en 2024, puis à Deauville où il a reçu le Prix de la mise en scène.

Résumé :

Nous sommes dans les cuisines d’un grand restaurant newyorkais où travaillent beaucoup de cuisiniers sans papiers. Une disparition d’argent, une histoire d’amour vont mettre le feu aux poudres.

Analyse :

Le film commence par un très long plan séquence où l’on voit Estela, une jeune émigrée mexicaine, débarquer à Ellis Island puis s’engouffrer dans de longs et sinistres couloirs pour aboutir non dans l’enfer de Dante mais dans les cuisines d’un grand restaurant de Times Square. Tout le film va baigner dans un très beau noir et blanc et en format carré. Ce choix esthétique vise à recentrer l’attention sur les visages et les émotions des travailleurs plutôt que sur la nourriture et à accentuer l’impression d’enfermement. Le réalisateur reviendra au format normal à seulement deux reprises : dans la ruelle derrière le restaurant où sont entassées les poubelles et où le personnel vient fumer une cigarette durant la pause et aussi dans une courte scène dans Central Park. Le sous prolétariat qui travaille en cuisine est essentiellement composé d’émigrés sans papiers mexicains mais aussi marocains, albanais et il y même un Américain. L’encadrement, hiérarchique et administratif, dirige ces employés à grands coups de gueules en leur faisant miroiter la possibilité de régularisation de leurs papiers. Le personnel d’en bas, aux cuisines, est bien différent de celui d’en haut, du restaurant où s’activent des serveuses qui sont surtout des Américaines blanches. De même l’atmosphère de bruit et de fureur qui règne dans les cuisines contraste fortement avec celle de la salle du restaurant, calme et luxueuse. Le personnage principal est Pedro, un cuisinier mexicain, écorché vif, qui vit une histoire d’amour difficile avec une serveuse américaine et qui est en même temps soupçonné de vol. Une des séquences les plus intenses du film, dans les cuisines, montre Pedro se roulant au sol, se couvrant d’aliments et se plongeant dans une humiliation physique. La mise en scène est brillante, alliant plans séquences et chorégraphie des corps, dans un espace restreint et la musique qui laisse entendre le cliquetis d’une caisse enregistreuse détruite, est très intéressante. Ce film est une étude de mœurs qui vaut donc aussi par le message qu’il porte, par les portraits qu’il trace et par ce regard corrosif sur la façon dont une société traite ceux qui la font pourtant vivre.

Jean Wilkowski

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