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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Hafsia Herzi, d'après La Petite dernière (2020) de Fatima Daas. Photographie : Jérémie Attard. Montage : Dirk Meier. Musique : Amine Bouhafa. Décors : Dièné Bérété. Distribution : Ad Vitam.

Avec :
Nadia Melliti, Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 2025 (Fatima), Ji-Min Park (Ji-Na), Amina Ben Mohamed (La mère).

La petite dernière

France, Allemagne, 2025, 106min.

Réalisation : Hafsia Herzi

Biographie :

Née en 1987 à Manosque (France), Hafsia Herzi, de père tunisien et mère algérienne, est révélée comme actrice dans La Graine et le Mulet (2007) d'Abdellatif Kechiche, qui lui vaut un Prix d'interprétation à Venise et le César du meilleur Espoir féminin. En 2019 sort son premier long métrage de réalisatrice, Tu Mérites un amour, suivi de Bonne Mère en 2021. La Petite dernière remporte la Queer Palm à Cannes en 2025, décidément année de sa consécration avec le César de la meilleure actrice pour son rôle dans Borgo (2023), de Stéphane Demoustier.

Résumé :

Le film retrace le parcours de Fatima, 17 ans, Française d'origine algérienne et musulmane pratiquante qui, après son bac, entame des études de philosophie à l'Université, où elle découvre un autre milieu que le sien en banlieue parisienne. Travaillée par des questions sur la religion et la sexualité, la jeune fille aux multiples identités souffre des aléas d'un premier amour comme de se sentir partout en porte-à-faux, réconfortée par l'affection de ses deux sœurs et sa mère, chaleureuse et compréhensive cuisinière.

Analyse :

Hafsia Herzi n'esquive ni la crudité de la sexualité ni la rigueur des interdits religieux pour construire le destin d'une héroïne entre deux rives. Passionnant parcours existentiel, filmé avec autant de douceur que de sensualité, que celui de cette footeuse à la forte personnalité qui préfère la nuit au jour. Obscurité propice au bonheur loin du jugement de la société : scènes baignant dans une lumière bleutée ou rougeoyante où la caméra caresse avec volupté visage et corps, voire mots des actrices. Tous les personnages, outre ceux des protagonistes, sonnent juste, alors que ce sont souvent des amateurs, et l'on sort ému et convaincu de ce film sur une jeunesse qui s'affirme. Hymne à la beauté de la féminité, La Petite dernière restera pour son sens de la nuance et son refus des exclusions, salutaires dans un monde qui se polarise. Non contente d'être une actrice multiprimée, Hafsia Herzi a réussi sa mue de réalisatrice.

Florence de Tienda

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