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Avec :
Guillaume Marbeck (Jean-Luc Godard), Zoey Deutch (Jean Seberg), Aubry Dullin (Jean-Paul Belmondo), Mathieu Penchinat (Raoul Coutard), Antoine Besson (Claude Chabrol), Adrien Rouyard (François Truffaut), Tom Novembre (Jean-Pierre Melville), Laurent Motte (Roberto Rossellini), Côme Thieulin (Robert Bresson).
Richard Linklater, né à Houston en 1960, est un scénariste, réalisateur et producteur américain qui est révélé par sa trilogie Before (avec Ethan Hawke et July Delpy) : Before Sunrise (1995), Before Sunset (2004), Before Midnight (2013). Boyhood, un cinéma atypique tourné entre 2002 et 2013, remporte Ours d’argent et Golden Globe. Suivront notamment Hit Man (2023) et Nouvelle Vague et Blue Moon en 2025.
Résumé :
Richard Linklater filme Jean-Luc Godard (1930-2022) en train de filmer A bout de souffle !
Analyse :
A bout de souffle, pour nous tous qui avions vu ce film en 1960, reste un choc esthétique profond et, avec Truffaut (les 400 coups, 1959) et Chabrol (trois films dont Le beau Serge, 1958), ce fut le début de ce qui s’appellerait La Nouvelle vague. L’idée que l’on puisse toucher à ce chef d’œuvre avait quelque chose d’iconoclaste, surtout émanant d’un cinéaste américain. Je suis donc allé au cinéma à reculons mais j’en suis ressorti enthousiaste car le pari est pleinement réussi. Richard Linklater raconte simplement comment une bande de copains va tourner un film sans scènes totalement écrites et, si personne n’a envie de travailler… tout le monde en vacances ! Tournage dans la rue et « pas plus de deux prises » précise Jean-Luc ! Tout le contraire du ‘cinéma de papa’. Godard invente aussi le jump cut qui, en comprimant l’action, fait gagner du temps et donne du nerf au film. De quoi nous enthousiasmer à l’époque et cette joie de vivre, on la retrouve maintenant toujours aussi fraîche. Le film doit beaucoup à ses acteurs, tous des quasi inconnus, sauf Zoey Deutch dans le rôle de Jean Seberg. Belmondo (Aubry Dullin) rigole, boxe, fume beaucoup, se passe le pouce sur les lèvres, raconte des bobards et va à la mort comme son prédécesseur d’il y a 65 ans. Tous les autres protagonistes sont à l’avenant, même l’Américaine Zoey Deutch qui a quand même eu du mal à s’adapter au drôle de tournage, va se baigner dans la fontaine Saint Sulpice (un ajout!). Richard Linklater fait aussi revivre ses amis du Cahier du cinéma et les techniciens : la scripte qui souffre beaucoup face aux faux raccords imposés par Godard et surtout Raoul Coutard, le chef op sans qui le film ne serait pas aussi innovant. A l’actif de ce dernier, citons les scènes sur les Champs Elysées et surtout le dernier travelling rue Campagne Première qui raconte la mort de Belmondo et le « c’est quoi, dégueulasse ?» de Jean Seberg. Voici un film qui doit être vu par tous, jeunes et vieux, pour l’amour du cinéma !
Jean Wilkowski
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