logo



PROtestants et FILmophiles

PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain


ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS






Fiche technique :
Réalisation, scénario et montage : Kei Ishikawa, d’après A Pale View of Hills, premier roman (1982) de Kazuo Ishiguro, Prix Nobel de Littérature 2017 – Musique : Pawel Mykietyn – Décors : Hiroyuki Ishiguro – Langue originale : Japonais. Distribution : Metropolitan France.

Avec :
Suzu Hirose (Etsuko dans les années 1950), Fumi Nikaido (Sachiko), Yo Yoshida (Etsuko dans les années 1980), Camilla Aiko (Niki), Kohei Matsushita (Jiro), Tomokazu Miura (Ogata).

Lumière pâle sur les collines

Japon, Royaume-Uni, Pologne, 2025, 123min.

Réalisation :

Biographie :

Né en 1977 à Toyohashi, Kei Ishikawa est réalisateur et scénariste. Après avoir étudié la physique, il décide de devenir réalisateur et part étudier à l’Ecole Nationale de Cinéma de Lodz (Pologne). De retour au Japon, il réalise plusieurs courts métrages. En 2017, son premier film, GuKoroku, est sélectionné dans la section Compétitions Horizons du Festival de Venise. Lumière pâle sur les collines, son troisième long métrage, a fait partie de la Sélection Officielle au Festival de Cannes 2025 dans la section Un Certain regard.

Résumé :

En 1982, en Angleterre, Etsuko, qui se remet difficilement du récent suicide de sa fille aînée, Seiko, accepte avec réticence de raconter à sa deuxième fille, Niki, qui est journaliste et vit à Londres, sa vie à Nagasaki en 1952, alors qu’elle était enceinte de Seiko. Niki a l’intention d’écrire un long article sur cette période du passé de sa mère.

Analyse :

Le film est construit sur une alternance de scènes situées en 1982 dans la campagne anglaise et d’autres en 1952 à Nagasaki. Le ton est donné dès la première scène, en 1982, où l’on voit Etsuko qui se réveille difficilement, comme après un cauchemar. Sa fille aînée et son deuxième mari, un Britannique, sont morts et Etsuko va vendre sa maison ; sa fille Niki, née de son second mariage, vient lui rendre visite pour quelques jours. Niki convainc sa mère de lui expliquer enfin dans quelles circonstances elle a choisi l’exil et quitté le Japon avec Seiko. A mesure qu’Etsuko raconte, par bribes, sa vie à Nagasaki en 1952, on voit à quel point l’ambiance y était pesante : séquelles de la guerre et de la bombe atomique, dans les corps, dans les esprits, dans les paysages dévastés… Des enfants disparaissent, des bébés sont volontairement noyés…Le mari d’Etsuko, Jiro, est revenu mutilé et aigri de la guerre ; son père ne renonce pas à son idéal militariste… Ce qui sauve, ce sont les femmes, leur douceur, leur détermination, leur résilience. Etsuko, lumineuse, est tout attendrie quand elle pose la main sur son ventre en pensant au bébé à naitre, Seiko. Elle se lie d’amitié avec Sachiko, une jeune femme, un peu mystérieuse, qui vit (ou survit) avec sa petite fille, Mariko, dans une espèce de cabane non loin de la rivière. Les moments qu’elles passent ensemble donnent lieu à de très belles scènes, pleines de lumière et de couleurs claires et joyeuses. Elles portent d’élégantes toilettes, prennent le tram, se promènent gaiement dans une sorte de fête foraine, discutent sur un pont au coucher du soleil. Etsuko est très attentive à la petite Mariko. On apprend rapidement que Sachiko ne se voit pas d’avenir à Nagasaki et est déterminée à partir aux Etats-Unis avec son amant américain.

En Angleterre, en 1982, Niki écoute le récit de sa mère, fait preuve de tendresse et de compréhension et essaie de la convaincre qu’elle n’est responsable en rien du suicide de sa fille ainée. La chambre de cette dernière dans la maison est restée inchangée, et comme hantée. Etsuko ne laisse personne y pénétrer. Quand elle est seule et retranscrit ses conversations avec sa mère, Niki a parfois une expression songeuse, perplexe, comme si elle n’arrivait pas à suivre le fil, la logique du récit de sa mère. Vers la fin du film, elle ose pénétrer dans la chambre de Seiko et là nous faisons en même temps qu’elle une découverte qui nous amène à assembler tout à fait différemment le puzzle du récit d’Etsuko.

Certaines scènes sont de véritables tableaux, en particulier au Japon. Des plans avec Suzu Hirose dans sa maison mettent en valeur sa beauté délicate, sa gentillesse et sa dignité. D’autres traduisent l’angoisse, le danger qui rôde : un personnage féminin qui court au crépuscule sur un chemin tout droit bordé par de hautes herbes, la rivière que l’on aperçoit au loin dans la nuit et qu’il est interdit de franchir.

Catherine Le Boulc'h

Autres articles sur ce film

  • Emission Champ Contrechamp du 28/10/2025 Jacques Champeaux et Françoise Wilkowski-Dehove, Jean Wilkowski, Philippe Raccah,


    Mentions légales

    Siège social, 13 rue du Docteur Louis Perrier, 34000 Montpellier

    Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier
    04 67 92 16 56 - secretariat@pro-fil-online.fr

    Contact