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Avec :
Elio Germano (Enrico Berlinguer), Stefano Abbati (Umberti Terracini), , Francesco Acquaroli (Pietro Ingrao), Roberto Citran (Aldo Moro), Nikolaï Danchev (Leonid Brejnev), Svetoslav Dobrev (Todor Jivkov), Paolo Pierobon (Giulio Andreotti).
Andrea Segre, 49 ans, est un scénariste et réalisateur italien qui a d’abord tourné des documentaires, L’extermination des peuples tziganes (1998), Dieu était musicien (2005). Il a ensuite réalisé la Petite Venise (2011), L’ordre des choses (2017). Berlinguer, la grande ambition était le film d’ouverture du Festival du film de Rome en 2024.
Résumé :
Italie, les années 1973 à 1978. Portrait d’Enrico Berlinguer (1922-1984), secrétaire général du parti communiste italien, qui voulait impulser un eurocommunisme, loin de la ligne imposée par le parti communiste soviétique aux partis frères.
Analyse :
Dans le contexte international de la Guerre froide, le parti communiste italien (PCI) était, dans les années 1970, le choix d’un tiers des électeurs et Enrico Berlinguer, auquel Andrea Segre rend hommage, bénéficiait d’une très grande popularité. S’appuyant sur une reconstitution impressionnante (notamment dans les pays de l’Est), ce film nous plonge dans une page très sombre de l’histoire italienne, peu avant que le président socialiste chilien Allende ne soit renversé par la dictature militaire de Pinochet.
Berlinguer, qui avait été emprisonné quelques mois en 1943 pour antifascisme, a été élu en 1972 à la tête du PCI, fort de quelque 2 millions d’adhérents et principal parti d’opposition à l’indétrônable démocratie chrétienne (DC). Dans ce film aux couleurs sombres de l’époque, très sérieux et un peu académique, on le voit, vivant simplement, avec sa famille (4 enfants), rencontrant les ouvriers dans les usines, discutant avec les ‘camarades’, participant à la Fête de l’Unita, l’organe du PCI. Berlinguer est alors le seul des dirigeants communistes occidentaux à prendre autant de distances avec l’implacable PC d’Union soviétique. Soutenant les dissidents d’URSS, il prône un communisme ouvert et soucieux des libertés, l’eurocommunisme. Lors d’un séjour en Bulgarie, dirigée par un parti communiste des plus alignés sur Moscou, il affirme ses désaccords, avant d’échapper de peu à un attentat. Allant à l’encontre de l’identité traditionnelle d’un parti communiste ‘révolutionnaire’, Berlinguer ose prôner une alliance, « un compromis historique », avec la partie modérée de la Démocratie chrétienne, représentée par Aldo Moro. Lequel a lui même, dans cette entreprise, des démêlés avec les plus conservateurs qui ne veulent pas de communistes dans une coalition. Les manœuvres d’appareil vont bon train de tous côtés, des micros sont installés en secret chez Berlinguer.
Aldo Moro est enlevé le 16 mars 1978 par les Brigades rouges, un groupe terroriste d’extrême gauche. Après 55 jours de détention il est assassiné. Le « compromis historique » n’ira pas plus loin.
Un film qui fait réfléchir. On y voit le courage de ceux qui cherchent à défendre simplement leurs convictions politiques.
Françoise Wilkowski-Dehove
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