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Réalisation : Mise en scène, Scénario: Lucas Belvaux ; Images : Pierre Milon ; Montage :Ludo Troch ; Son : Henri Morelle ; Musique : Riccardo del Fra ; Production : Patrick Sobelman, Diana Elbaum – Distribution : Diaphana
Avec :
Éric Caravaca (Patrick), Natacha Régnier (Carole), Patrick Descamps (Jean Pierre), Claude Semal (Robert), Lucas Belvaux (Marc), Gilbert Melki (le ferrailleur)
Cinéaste belge de 45 ans, Lucas Belvaux a fait son premier long-métrage en 1992 (« Parfois trop d’amour »). On se souvient de la trilogie, tournée en 2002 : »Un couple épatant », « Cavale », « Après la vie », qui l’a fait connaître d’un plus grand public.
Résumé :
Premières images : champ : une cour d’usine ; une grille automatique coulissante en ferme l’accès –contre champ : travelling en sens inverse ; le long des barreaux, des visages d’hommes, fermés, qui regardent une immense machine qui rejette dans une benne de larges plaques de métal.
Analyse :
Le film va faire vivre certains de ces hommes, personnes attachantes. Au chômage, Jean -Pierre et Robert, assistent impuissants au démontage de leur usine (une ancienne aciérie), ils sont désolés, ils ne comprennent pas ! Et il y en un troisième, plus jeune, qui joue souvent aux cartes avec eux, le copain Patrick, bardé de diplômes,mais qui ne trouve pas de travail. Il enrage. Sa femme, Carole, travaille dans une lingerie industrielle pour nourrir son mari et leur jeune garçon. C’est dur, et de plus sa mobylette tombe définitivement en panne. Elle prend le bus et perd désormais une heure dans le transport. Il faut résoudre ce problème… Patrick ne veut pas du scooter offert par son beau-père, car il se sent humilié ! Enfin, il y a Marc, qui fait leur connaissance : il sort de prison pour avoir commis un hold-up, il travaille chez Jupiter (marque célèbre de bière) mais doit régulièrement pointer au Commissariat sous l’œil narquois et les réflexions désobligeantes de l’inspecteur. Il sera rattrapé par le « destin » !
Avec une belle maîtrise, Belvaux utilise tous ces éléments pour nous montrer l’enchaînement fatal qui fera de ces hommes les organisateurs d’un hold-up improbable. Et pourtant, la préparation de cet acte condamnable en soi est de nature à leur redonner leur dignité et leur joie de vivre (voir la joyeuse scène du repas pris tous ensemble la veille du coup).
Polar de construction classique, récit linéaire, sans effets appuyés, une certaine rigueur, une évidente sobriété. Présence forte du monde de l’industrie (sidérurgie) et de l’injustice ressentie par les obscurs, les sans grades qui peuplent les régions sinistrées par l’économie mondiale.
Dernières images : après la mort de Marc sur le toit de l’immeuble, magnifique mouvement aérien de caméra (panoramique, travelling, zooms avant) qui nous ferait croire que nous pouvons nous échapper de ce monde, apparemment si tranquille et banal, vu de là-haut…
Alain Le Goanvic
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