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Avec :
Charles Bronson (Harmonica), Claudia Cardinale (Jill McBain), Frank Wolff (Brett McBain), Henry Fonda (Frank), Woody Strode, Jack Elam et Paolo Figlia (les hommes de Frank à la gare), Gabriele Ferzetti (Morton), Jason Robards (Cheyenne), Marco Zuanelli (le gros Woobles).
Sergio Leone (Rome, 1929-1989) fils du cinéaste qui réalisa le premier western italien (la Vampire indienne, 1913), fit des débuts modestes dans le cinéma, assistant pour des peplums. Réalisateur à son tour (Les derniers jours de Pompéi, 1959 ; le Colosse de Rhodes, 1961) il donna au western spaghetti (désignation imbécile, disait-il justement) ses lettres de noblesse avec d'abord la 'trilogie du dollar' (Pour une poignée de dollars, 1964, etc.) puis la trilogie 'Il était une fois...' inaugurée par ...dans l'Ouest. Il partagea succès et célébrité avec le compositeur Ennio Morricone (« C'est mon scénariste », dit-il de lui).
Résumé :
Un inconnu taciturne, ne s'exprimant que par son harmonica, débarque à une gare du désert où l'attendent trois bandits. L'homme de main d'un homme d'affaires, qu'il entend bien supplanter, massacre dans un ranch un veuf et ses enfants. Venue pour épouser le veuf, une jeune femme arrive à son tour par le train, trop tard. Bien des comptes sont à régler désormais...
Analyse :
Le titre d'origine, 'Il était une fois l'Ouest', annonce parfaitement le projet du film : peindre le Far West. Certes pas un 'ouest' véridique, mais le mythe, plus exactement encore le mythe cinématographique. Quand Sergio Leone réalise son chef d'œuvre, le genre western a 65 ans d'âge, et lui même a déjà réalisé la trilogie du dollar qui l'a fait connaître, avec Eastwood et Morricone.
Mais c'est la fin du western, ou de l'épopée qui le fonde, que racontent Leone et son équipe de scénaristes de haut vol. Le conflit foncier ne porte plus sur l'herbe ou l'eau, mais sur les infrastructures urbaines et de transport.. Peu de chevaux, pas d'indiens, des coolies plutôt – ce sont le chemin de fer et le capitalisme financier qui désormais conquièrent le désert. Aux accessoires emblématiques de toujours – le six-coups et la bouteille d'alcool – viennent s'ajouter en touche sui generis les amples couvre-chefs qui protègent certes du soleil féroce, mais surtout ombrent dramatiquement les visages ravinés sur lesquels s'attardent de très lents et très gros plans. Le style du genre western en sera durablement influencé.
Autre constante dans les stéréotypes, la vengeance et la mort. Inutile de dénombrer les cadavres qui joncheront l'histoire, mais on notera combien l'acharnement de vendetta est devenu inéluctable : en témoigne Harmonica, qui émerge soudain d'un passé que les lustres devraient avoir aboli...
Dans cette sombre galerie, deux duos s'opposent : celui du mal, l'infirme deus ex machina et son sbire inhumain d'une part, et celui du 'bien', l'Harmonica du jugement dernier dont la ritournelle nous suivra longtemps, et son déroutant acolyte en long manteau cache-poussière ; entre eux, l'unique protagoniste durable qui soit positif, 'la' femme : Jill, Claudia Cardinale, dont le seul objectif sera sa propre survie – immédiate d'abord, à plus long terme ensuite. Mais aussi, et sur le conseil du bandit mourant, celle qui accomplira le seul geste d'humanité qu'il nous sera donné d'observer : bonne Samaritaine, elle donne à boire aux assoiffés.
Jacques Vercueil
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