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Réalisation PARK Chan-Wook ; Scénario: JEONG Seo-Gyeong et PARK Chan-wook, d’après le roman d’Émile ZOLA Thérèse Raquin ; Image: CHUNG Chung-hoon ; Compositeur: CHO Young-wuk ; Montage : KIM Jae-Bum et KIM Sang-Bum ; Producteurs: PARK Chan-wook et AHN Soo-Hyun
Avec :
SONG Kang-ho (Sang-hyun le prêtre vampire), KIM Ok-vin (Tae-joo la vampirette), SHIN Ha-Kyun (Kang-Woo, ami d’enfance de Sang-hyun et époux de Tae-joo).Né à Séoul en 1963, le Coréen PARK Chan-Wook est converti au cinéma par Sueurs froides de HITCHCOCK. Diplômé de philosophie d’une université d’origine jésuite, où il a fondé un club cinéphile (rareté à l’époque), il fait différents métiers de cinéma et publie des textes de critique. Ses deux premiers longs métrages sont des échecs commerciaux, mais le troisième (Joint security area, 2000 : un thriller sur la frontière entre les deux Corées) reçoit plusieurs récompenses, notamment à Deauville. Désormais reconnu, PARK Chan-Wook accède en 2003 à la célébrité avec Old Boy, Grand Prix du Jury à Cannes. Son registre favori est celui du film violent, dramatique, aux effets hauts en couleur, que l’on retrouve dans Thirst..., prix du Jury à Cannes 2009. Un prêtre dévoué et aimé se porte volontaire pour une expérience médicale, qui tourne mal et le transforme en vampire. Ainsi condamné à une éternité de meurtres, mais toujours doté de l’exigence morale qu’il n’a pas abdiquée, il s’efforce sans succès de résister aux pulsions de son nouvel état. Il se trouve alors engagé dans une passion érotique et sanguinaire avec une jeune femme qu’il a rendue vampire elle aussi..Un film à éviter pour qui n’apprécie ni l’hémoglobine, ni l’érotisme appuyé. De Thérèse Raquin, Thirst... a retenu le couple d’amants assassinant l’époux qui réapparaîtra mort dans leur lit, et « des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair » (ZOLA). Ici, c’est la transformation accidentelle du prêtre en vampire qui crée cette fatalité irrésistible.
Séquence finale : deux vampires au bord d’une haute falaise luttent à qui veut subir, et qui s’en protéger, le lever de soleil qui les menace. Lui, le prêtre défroqué qui culpabilise, privera la vampirette de tout abri possible : le film se clôt sur leurs chaussures tombant des chevilles carbonisées, et le mal est finalement vaincu. Dans le cadre du film de genre ’vampires’, ici débarrassé d’oripeaux classiques tels château hanté, pieu de bois ou bouquet d’ail, mais assaisonné de morceaux choisis venus d’autres disciplines (épouvante, sexe, sauts aériens...), il y a des trouvailles dans Thirst... : voir cette ’inversion des flux’ par laquelle le vampire transforme à l’hôpital un tuyau de perfusion en pipette de succion, ou le ’circuit fermé’, vampire et vampirette s’alimentant au bras l’un de l’autre ; et les acteurs principaux, SONG Kang-Ho à la conscience douloureuse et KIM Ok-Vin en vampirette désinhibée, forment un duo savoureux. Mais les oasis d’invention se perdent dans le désert d’une histoire trop étirée après la première heure, avec de nombreuses répétitions des mêmes effets.
Quant au fond... le pari de marier les registres épouvante et religion n’arrive pas à dépasser le niveau visuel : esthétique gore et imagerie religieuse. Selon PARK Chan-wook, un prêtre souffrira plus que tout autre de l’obligation vampiresque de faire mourir autrui pour vivre... éternellement ! Mais, malgré les accents majestueux d’une cantate de Bach, les thèmes d’esprit de sacrifice, douleur du bannissement, désir d'innocence enfantine, restent bien trop superficiels, et les références à la religion ne servent finalement que de tremplin à des gags lourdauds, comme le titre en français (dont le réalisateur n’est pas responsable : Bak-jwi signifie littéralement la chauve-souris, ce qu’illustre l’affiche).(Jacques Vercueil)
o (Sang-hyun le prêtre vampire), KIM Ok-vin (Tae-joo la vampirette), SHIN Ha-Kyun (Kang-Woo, ami d’enfance de Sang-hyun et époux de Tae-joo).Né à Séoul en 1963, le Coréen PARK Chan-Wook est converti au cinéma par Sueurs froides de HITCHCOCK. Diplômé de philosophie d’une université d’origine jésuite, où il a fondé un club cinéphile (rareté à l’époque), il fait différents métiers de cinéma et publie des textes de critique. Ses deux premiers longs métrages sont des échecs commerciaux, mais le troisième (Joint security area, 2000 : un thriller sur la frontière entre les deux Corées) reçoit plusieurs récompenses, notamment à Deauville. Désormais reconnu, PARK Chan-Wook accède en 2003 à la célébrité avec Old Boy, Grand Prix du Jury à Cannes. Son registre favori est celui du film violent, dramatique, aux effets hauts en couleur, que l’on retrouve dans Thirst..., prix du Jury à Cannes 2009.
Résumé :
Un prêtre dévoué et aimé se porte volontaire pour une expérience médicale, qui tourne mal et le transforme en vampire. Ainsi condamné à une éternité de meurtres, mais toujours doté de l’exigence morale qu’il n’a pas abdiquée, il s’efforce sans succès de résister aux pulsions de son nouvel état. Il se trouve alors engagé dans une passion érotique et sanguinaire avec une jeune femme qu’il a rendue vampire elle aussi..
Analyse :
Un film à éviter pour qui n’apprécie ni l’hémoglobine, ni l’érotisme appuyé. De Thérèse Raquin, Thirst... a retenu le couple d’amants assassinant l’époux qui réapparaîtra mort dans leur lit, et « des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair » (ZOLA). Ici, c’est la transformation accidentelle du prêtre en vampire qui crée cette fatalité irrésistible.
Séquence finale : deux vampires au bord d’une haute falaise luttent à qui veut subir, et qui s’en protéger, le lever de soleil qui les menace. Lui, le prêtre défroqué qui culpabilise, privera la vampirette de tout abri possible : le film se clôt sur leurs chaussures tombant des chevilles carbonisées, et le mal est finalement vaincu. Dans le cadre du film de genre ’vampires’, ici débarrassé d’oripeaux classiques tels château hanté, pieu de bois ou bouquet d’ail, mais assaisonné de morceaux choisis venus d’autres disciplines (épouvante, sexe, sauts aériens...), il y a des trouvailles dans Thirst... : voir cette ’inversion des flux’ par laquelle le vampire transforme à l’hôpital un tuyau de perfusion en pipette de succion, ou le ’circuit fermé’, vampire et vampirette s’alimentant au bras l’un de l’autre ; et les acteurs principaux, SONG Kang-Ho à la conscience douloureuse et KIM Ok-Vin en vampirette désinhibée, forment un duo savoureux. Mais les oasis d’invention se perdent dans le désert d’une histoire trop étirée après la première heure, avec de nombreuses répétitions des mêmes effets.
Quant au fond... le pari de marier les registres épouvante et religion n’arrive pas à dépasser le niveau visuel : esthétique gore et imagerie religieuse. Selon PARK Chan-wook, un prêtre souffrira plus que tout autre de l’obligation vampiresque de faire mourir autrui pour vivre... éternellement ! Mais, malgré les accents majestueux d’une cantate de Bach, les thèmes d’esprit de sacrifice, douleur du bannissement, désir d'innocence enfantine, restent bien trop superficiels, et les références à la religion ne servent finalement que de tremplin à des gags lourdauds, comme le titre en français (dont le réalisateur n’est pas responsable : Bak-jwi signifie littéralement la chauve-souris, ce qu’illustre l’affiche).
Jacques Vercueil
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