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Réalisation : scénario, dialogues : Pedro Almodovar - Image : Rodrigo Prieto - Son : Miguel Rejas - Montage : José Salcedo - Musique : Alberto Iglesias - Production : El Deseo D.A
Avec :
Pénelope Cruz (Lena), Lluis Homar (Mateo/Harry),Blanca Portillo (Judit), José Luis Gomez (Ernesto Martel)
Pedro Almodovar présentait son 17ème film à Cannes, 29 ans de carrière. Quelques titres marquants : Femmes au bord de la crise de nerfs (1987), Talons aiguilles (1991), La fleur de mon secret (1995), Tout sur ma mère (2001), La mauvaise éducation (2004). Portraits pleins de vie et de sensibilité distanciée, sur fond d’une Espagne en pleine transformation économique, sociale et psychologique.
Résumé :
Dans l’obscurité, un homme écrit, vit et aime. Quatorze ans auparavant, il a eu un violent accident de voiture, dans lequel il n’a pas seulement perdu la vue, mais où est morte Lena, la femme de sa vie. Cet homme a deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, qui est son nom de baptême, sous lequel il vit et signe les films qu’il dirige. Après l’accident, Mateo Blanco devient son pseudonyme, Harry Caine.
Analyse :
Le film, dont le sujet réel est en fait le cinéma, dégage charme et séduction, grâce à un récit fluide, à des images somptueuses. La musique aux sonorités profondes se déroule, alors que résonnent en voix -off les paroles d’ Harry Caine, écrivain et scénariste, qui a décidé d’abandonner son identité réelle, Mateo Blanco. Le film nous raconte sa tumultueuse et belle histoire d’amour avec Lena, vécue quatorze ans auparavant (en 1994), alors qu’il était un réalisateur en vogue. Brutalement arrêtée, sa carrière devient celle d’un écrivain-scénariste. Mais revenant sur son passé, et renouant avec son fils (qu’il découvre !), il voudrait reprendre entièrement le montage du film qu’il tournait avec Lena, que son producteur, amant jaloux, avait sciemment saboté ! Ainsi,, de nombreuses séquences évoquent clairement les péripéties de la réalisation : relations avec le producteur, casting, problèmes de mise en scène, gestion des défaillances des acteurs, contrôle du montage...Le film, tourné par Mateo, s’appelait "Femmes et valises", allusion aux premiers films d’Almodovar. Mais tout cela nous est présenté parfaitement imbriqué dans l’histoire personnelle de Mateo-Harry, avec grande virtuosité. Le producteur, Martel, tient Lena sous sa coupe (Penelope Cruz, créature sensuelle comme jamais), mais celle-ci tombée sous le charme de Mateo, le quitte. Par dépit, le producteur ordonnera le montage du film avec les rushes les moins réussis (le film sera un échec). Le moment le plus jouissif est celui où l’on voit Mateo et son fils reconstituer entièrement une séquence, à l’humour irrésistible et où Lena est éblouissante. "Il faut savoir terminer un film, même si c’est en aveugle !" dit Mateo-Harry, en guise de conclusion à Etreintes brisées, mélodrame attachant.
Alain Le Goanvic
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