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Réalisation Alain Resnais. Scénaristes : Alain Resnais, Alex Reval, Laurent Herbiet, Monteur : Hervé de Luze. Décorateur : Jacques Saulnier. Costumier : Jacky Budin. Son : Gérard Hardy, Jean-Marie Blondel. Musique : Mark Snow. Production : F Comme Film.
Avec :
André Dussollier, Sabine Azéma, Emmanuelle Devos, Anne Consigny, Mathieu Amalric, Michel Vuillermoz,...Alain Resnais, 87 ans « au compteur », et il n’a pas l’intention de raccrocher encore ! Après maints courts métrages dans la décennie 50 (dont Nuit et Brouillard excusez du peu !) il aborde une longue série de réalisations dans des registres très divers : de Hiroshima mon amour, de L’année dernière à Marienbad, de L’amour à mort à On connaît la chanson , Pas sur la bouche, Smoking no smoking, il évolue l’âge venant, vers une fantaisie roborative sinon parfois jubilatoire.Mademoiselle Muir se fait dérober son sac par un voleur à la tire. Georges, quinquagénaire encore séduisant mais quelque peu égaré, retrouve le portefeuille, les espèces envolées, au pied de sa voiture, dans un parking. Il n’aura de cesse d’entrer en relation avec la victime, qui ne manifeste guère d’enthousiasme, bien au contraire : jusqu’à ce que « les données soient inversées », chacun importune l’autre à son tour : dans l’attente d’une issue comme en forme de parabole, un tantinet égrillarde…Resnais, au fil des films, a su s’attacher les services d’acteurs fidèles et de grand talent, réunissant un « casting » de rêve. Dans ces conditions, l’histoire ne constitue à la limite qu’un prétexte à l’étalage de beaucoup de virtuosité « scénique ». Mais la légèreté, une certaine irréalité qui fait un peu penser à Amélie Poulain, n’est pas exempte d’un certain regard amusé sur l’homme et la femme… herbes folles battues par les vents, notre image : on songe aux Compagnons de la Chanson : « car toute chair est comme l’herbe, elle est comme la fleur des champs »... Et si, sous l’apparence du dérisoire, Resnais était plus profond qu’il n’y paraît ? Derrière les gesticulations de l’existence, l’ironie de la « pirouette » finale ? Une innovation : Resnais, ici, pour la première fois, adapte une œuvre littéraire, à laquelle il se montre largement fidèle, empruntant à l’auteur des pages de commentaire in extenso, en voix off : une prose que l’auditeur spectateur saura apprécier. Sans doute, les cinéphiles « pur sucre » ne trouveront pas dans ce film « leur pied » (contrairement à Sabine Azéma chez le chausseur de la place du Palais royal (ou des Vosges ?). Mais quelques 60 ans de carrière laissent des traces : l’usage de la caméra, la maîtrise de la couleur et de la bande sonore, de la musique, toujours au plus près de l’action qu’elle souligne. De la comédie, pas toujours légère, et quelques moments hilarants : tel ce commissariat de police d’anthologie où Mathieu Amalric, seul parmi les autres, joue, plus vrai que nature, le policier au grand cœur : de quoi tempérer quelque peu l’excès de morosité que nous offre souvent le grand écran.(Jacques Agulhon)
ollier, Sabine Azéma, Emmanuelle Devos, Anne Consigny, Mathieu Amalric, Michel Vuillermoz,...Alain Resnais, 87 ans « au compteur », et il n’a pas l’intention de raccrocher encore ! Après maints courts métrages dans la décennie 50 (dont Nuit et Brouillard excusez du peu !) il aborde une longue série de réalisations dans des registres très divers : de Hiroshima mon amour, de L’année dernière à Marienbad, de L’amour à mort à On connaît la chanson , Pas sur la bouche, Smoking no smoking, il évolue l’âge venant, vers une fantaisie roborative sinon parfois jubilatoire.
Résumé :
Mademoiselle Muir se fait dérober son sac par un voleur à la tire. Georges, quinquagénaire encore séduisant mais quelque peu égaré, retrouve le portefeuille, les espèces envolées, au pied de sa voiture, dans un parking. Il n’aura de cesse d’entrer en relation avec la victime, qui ne manifeste guère d’enthousiasme, bien au contraire : jusqu’à ce que « les données soient inversées », chacun importune l’autre à son tour : dans l’attente d’une issue comme en forme de parabole, un tantinet égrillarde…
Analyse :
Resnais, au fil des films, a su s’attacher les services d’acteurs fidèles et de grand talent, réunissant un « casting » de rêve. Dans ces conditions, l’histoire ne constitue à la limite qu’un prétexte à l’étalage de beaucoup de virtuosité « scénique ». Mais la légèreté, une certaine irréalité qui fait un peu penser à Amélie Poulain, n’est pas exempte d’un certain regard amusé sur l’homme et la femme… herbes folles battues par les vents, notre image : on songe aux Compagnons de la Chanson : « car toute chair est comme l’herbe, elle est comme la fleur des champs »... Et si, sous l’apparence du dérisoire, Resnais était plus profond qu’il n’y paraît ? Derrière les gesticulations de l’existence, l’ironie de la « pirouette » finale ? Une innovation : Resnais, ici, pour la première fois, adapte une œuvre littéraire, à laquelle il se montre largement fidèle, empruntant à l’auteur des pages de commentaire in extenso, en voix off : une prose que l’auditeur spectateur saura apprécier. Sans doute, les cinéphiles « pur sucre » ne trouveront pas dans ce film « leur pied » (contrairement à Sabine Azéma chez le chausseur de la place du Palais royal (ou des Vosges ?). Mais quelques 60 ans de carrière laissent des traces : l’usage de la caméra, la maîtrise de la couleur et de la bande sonore, de la musique, toujours au plus près de l’action qu’elle souligne. De la comédie, pas toujours légère, et quelques moments hilarants : tel ce commissariat de police d’anthologie où Mathieu Amalric, seul parmi les autres, joue, plus vrai que nature, le policier au grand cœur : de quoi tempérer quelque peu l’excès de morosité que nous offre souvent le grand écran.
Jacques Agulhon
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