PROtestants et FILmophiles |
PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain
ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS
Réalisation scénario et dialogues : Corneliu Porumboiu - Photo : Marius Panduru - Décor : Mihaela Poenaru - Montage : Roxana Szel - Son : Alexandru Dragomit, Sebastian Zsemlye
Avec :
Dragos Bucur, Vlad Ivanov, Cosmin Selesi, Irina Saulescu , Adina DulcuCorneliu Porumboiu est né en 1974 en Roumanie. De 2000 à 2003, il réalise 5 court-métrages. En 2006, son premier long métrage "12.08 à l'est de Bucarest", présenté à Cannes dans la sélection "Un certain regard" a obtenu la caméra d'or. "Policier, adjectif" a obtenu à Cannes le prix du jury en 2009, toujours dans la sélection "Un certain regard" Cristi est un policier qui refuse d'arrêter un jeune qui offre du haschich à deux camarades de lycée. L'offrir est puni par la loi mais Christi pense que la loi va changer et il ne veut pas avoir la vie d'un jeune homme sur la conscience. Pour son supérieur le mot conscience a un autre sens.... On trouve dans ce film à la fois le sens roumain du burlesque (déjà présent dans "12.08 à l'est de Bucarest") qui fait rire ou sourire à propos même de situations tragiques, et la gravité du sujet. Ici c'est de justice et de conscience morale qu'il s'agit. Et ce propos nous sera présenté, à la fin du film, dans un très long plan séquence au cours duquel Christi et son chef vont s'affronter par dictionnaire interposé, sur le sens qu'il convient de donner au mot "conscience". Christi invoque sa conscience pour refuser d'organiser un flagrant délit au cours duquel serait arrêté le jeune lycéen qu'il a pris en filature depuis quelques jours, pour consommation de haschich, car il pense que ce n'est pas lui le dealer. Cette arrestation serait particulièrement néfaste pour l'avenir du jeune homme. Les longues scènes de filature, avec leur rituel bien réglé, qui précèdent cet affrontement final peuvent paraître trop longues mais elles nous font bien sentir l'aspect interminable (et dérisoire) de ce genre d'"activité". Un univers gris et morne, des immeubles dégradés et sans âme, de longs couloirs glacés, des bureaux décrépis (sauf celui du commandant) où travaillent des bureaucrates désabusés et peu dynamiques, tout cela montre que l'ancien univers policier du régime communiste n'a pas complètement disparu.... Apparaissent d'abord comme décalées les conversations entre Christi et sa femme, professeur de linguistique, au sujet de la langue et des figures de style. Mais l'on en comprendra à la fin l'aspect préparatoire à la joute verbale par dictionnaire interposé, joute au cours de laquelle la langue va devenir une alliée dans la tentative de rébellion contre l'ordre supérieur. (Maguy Chailley)
r, Vlad Ivanov, Cosmin Selesi, Irina Saulescu , Adina DulcuCorneliu Porumboiu est né en 1974 en Roumanie. De 2000 à 2003, il réalise 5 court-métrages. En 2006, son premier long métrage "12.08 à l'est de Bucarest", présenté à Cannes dans la sélection "Un certain regard" a obtenu la caméra d'or. "Policier, adjectif" a obtenu à Cannes le prix du jury en 2009, toujours dans la sélection "Un certain regard"
Résumé :
Cristi est un policier qui refuse d'arrêter un jeune qui offre du haschich à deux camarades de lycée. L'offrir est puni par la loi mais Christi pense que la loi va changer et il ne veut pas avoir la vie d'un jeune homme sur la conscience. Pour son supérieur le mot conscience a un autre sens....
Analyse :
On trouve dans ce film à la fois le sens roumain du burlesque (déjà présent dans "12.08 à l'est de Bucarest") qui fait rire ou sourire à propos même de situations tragiques, et la gravité du sujet. Ici c'est de justice et de conscience morale qu'il s'agit. Et ce propos nous sera présenté, à la fin du film, dans un très long plan séquence au cours duquel Christi et son chef vont s'affronter par dictionnaire interposé, sur le sens qu'il convient de donner au mot "conscience". Christi invoque sa conscience pour refuser d'organiser un flagrant délit au cours duquel serait arrêté le jeune lycéen qu'il a pris en filature depuis quelques jours, pour consommation de haschich, car il pense que ce n'est pas lui le dealer. Cette arrestation serait particulièrement néfaste pour l'avenir du jeune homme. Les longues scènes de filature, avec leur rituel bien réglé, qui précèdent cet affrontement final peuvent paraître trop longues mais elles nous font bien sentir l'aspect interminable (et dérisoire) de ce genre d'"activité". Un univers gris et morne, des immeubles dégradés et sans âme, de longs couloirs glacés, des bureaux décrépis (sauf celui du commandant) où travaillent des bureaucrates désabusés et peu dynamiques, tout cela montre que l'ancien univers policier du régime communiste n'a pas complètement disparu.... Apparaissent d'abord comme décalées les conversations entre Christi et sa femme, professeur de linguistique, au sujet de la langue et des figures de style. Mais l'on en comprendra à la fin l'aspect préparatoire à la joute verbale par dictionnaire interposé, joute au cours de laquelle la langue va devenir une alliée dans la tentative de rébellion contre l'ordre supérieur.
Maguy Chailley
Autres articles sur ce film
Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier |