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Réalisation : Neill Blomkamp - Scénario : Neill Blomkamp et Terri Tatchell - Producteurs : Peter Jackson et Carolynne Cunningham
Avec :
Sharlto Copley (Wikus van der Merwe), Jason Cope (Christopher Johnson), David James (Koobus Venter), Vanessa Haywood (Tania van der Merwe)
Neill Blomkamp est né le 17 septembre 1979 à Johannesburg, en Afrique du Sud, mais habite maintenant Vancouver, au Canada. Il est le réalisateur de courts métrages et de publicités (notamment celle concernant la Citroën C4 Transformer). Il a remporté le Grand Prix de Film Cannes Lions 2008 avec son film commercial Halo « combat ». District 9 est son premier long métrage.
Résumé :
En 1980, un vaisseau spatial s’immobilisa au-dessus de Johannesburg. Les extraterrestres qui en descendirent furent temporairement installés dans le District 9. Vingt-huit ans après, la population humaine voisine est lasse de la présence de ces réfugiés interstellaires. Le gouvernement décide de les expulser (ils sont alors plus d’un million) et de les transférer dans un camp loin de la ville. L’opération est confiée à une multinationale, la MNU, qui gère le camp, et est dirigée par un de ses employés, bureaucrate zélé et raciste médiocre, Wikus van der Merwe. Au cours des heurts qui se produisent, ce dernier est blessé et contracte un virus mystérieux qui modifie peu à peu son ADN. Wikus doit s’enfuir du siège de la MNU, dont il découvre les sombres activités et devient alors un homme recherché, traqué, sans amis, qui n’a plus qu’un endroit pour se cacher : le District 9.
Analyse :
aCurieux film que ce District 9 qui tient de la série B (bien qu’il ait coûté 30 millions de dollars) et du film politique. Les réfugiés, les populations soumises aux camps, au ghetto, à l’apartheid, sont ici des extra-terrestres. Et alors que le ressort classique des films de science-fiction est la menace venue d’un autre monde contre laquelle se dressent des humains courageux, dans District 9 le spectateur se retrouve plein de compassion pour ces «crevettes», ainsi dénommées du fait de leur allure, et souhaite leur victoire face aux brutes humaines. Il faut dire que le film ne présente pas la race humaine sous son meilleur jour : indifférence et racisme, cupidité et brutalité, et programmes de recherche biologique rappelant les pires expériences nazies. Le héros, Wikus, benêt raciste, va être confronté à sa progressive métamorphose en "crevette" (on pense bien sûr à Kafka) ; rejeté par son entreprise, par la société, par sa famille, il ne trouvera un peu de solidarité qu’auprès des extra-terrestres.
A travers ce cas extrême, le film est une réflexion sur l’altérité, le regard sur l’autre, mais aussi l’expérience ultime que représente le saut «de l’autre côté» de la frontière. Tout ceci mené avec une extraordinaire efficacité cinématographique. La première partie entremêle très habilement différentes sources d’images (interviews, reportages télés, news internet) de qualité diverses (un peu à la manière du Redacted de Brian de Palma), sur un rythme rapide et haché, ne laissant pas au spectateur le temps de souffler. Dommage que la deuxième heure retourne au film d’action plus conventionnel, mais l’ensemble constitue un premier film très prometteur et remarquablement maîtrisé.
Jacques Champeaux
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