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Réalisation Denis GHEERBRANT (scénario, réalisation, image et montage) ; production : Richard COPANS (les films d’ici) et Alexandre CORNU (les films du tambour de soie) ; film documentaire.
Avec :
Denis GHEERBRANT (1948) étudia à l’IDHEC (réalisateur, opérateur). A partir de 1972 il effectue divers métiers du cinéma, entre autres chef opérateur de René ALLIO pour L’heure exquise, 1981 – déjà Marseille !), et surtout réalisateur de documentaires sensibles et engagés, ainsi que photographe indépendant. Il a passé près de deux ans à préparer puis filmer République Marseille. En sept films regroupés en trois séances de deux heures (lLa totalité du monde, 14 min ; Les quais, 46 min ; L’harmonie, 55 min ; Les femmes de la cité St Louis, 53 min ; Le centre des Rosiers, 63 min ; Marseille dans ses replis, 46 min ; La République, 85 min), Denis GHEERBRANT parcourt et questionne en compagnie de leurs habitants quelques lieux de vie, de travail, d’espoir et de désespoir dans les quartiers pauvres de Marseille nord.Le sujet n’est qu’accessoirement Marseille et ses quartiers : il s’agit d’un regard sur notre société, qui constate un grave état de délabrement. Entre ‘anciens’ qui confrontent leur passé militant à leur actualité de battus sans recours (l’harmonie, cité Saint Louis, la République, les Quais) et jeunes dont le futur semble aussi glauque que leur présent (les Rosiers, Marseille dans ses replis), il ne reste pas de place pour l’humain face à la toute-puissance des diktats économiques (fermeture d’usines, spéculation immobilière, mutations du port, abandon des cités). Même si la nostalgie du bon vieux temps ou du pays d’origine, idéalisés, y joue son rôle, le contraste est frappant entre la combativité d’autrefois de ces impressionnants retraité(e)s, désormais à peu près résignés à être écrasés comme tout le monde, et l’inertie (camouflée en révolte de café du commerce, c’est à dire irréfléchie et irresponsable) des plus jeunes, dont le seul accrochage à la vie semble être la musique et la culture des clips video.
La série des sept films ne peut éviter que plusieurs thèmes et types de personnages se répètent, ce qui rend à la longue le visionnage fastidieux ; mais cet inconvénient ne doit pas subsister dans le cadre du découpage par tranches de deux heures, qui sera la modalité la plus fréquente pour les spectateurs.
Il est évident que GHEERBRANT avait choisi ce qu’il voulait montrer avant d’en rencontrer l’illustration qu’il nous donne à voir – c’est le propre d’un documentariste – mais son témoignage est éloquent et politiquement ravageur : il est dangereux de donner à tant de gens le sentiment que la société est gérée contre eux !(Jacques Vercueil)
La République Marseille
2009, 362min.
Réalisation : Denis Gheerbrant
Biographie :
de("6.php"); ?>Denis GHEERBRANT (1948) étudia à l’IDHEC (réalisateur, opérateur). A partir de 1972 il effectue divers métiers du cinéma, entre autres chef opérateur de René ALLIO pour L’heure exquise, 1981 – déjà Marseille !), et surtout réalisateur de documentaires sensibles et engagés, ainsi que photographe indépendant. Il a passé près de deux ans à préparer puis filmer République Marseille.
Résumé :
En sept films regroupés en trois séances de deux heures (lLa totalité du monde, 14 min ; Les quais, 46 min ; L’harmonie, 55 min ; Les femmes de la cité St Louis, 53 min ; Le centre des Rosiers, 63 min ; Marseille dans ses replis, 46 min ; La République, 85 min), Denis GHEERBRANT parcourt et questionne en compagnie de leurs habitants quelques lieux de vie, de travail, d’espoir et de désespoir dans les quartiers pauvres de Marseille nord.
Analyse :
Le sujet n’est qu’accessoirement Marseille et ses quartiers : il s’agit d’un regard sur notre société, qui constate un grave état de délabrement. Entre ‘anciens’ qui confrontent leur passé militant à leur actualité de battus sans recours (l’harmonie, cité Saint Louis, la République, les Quais) et jeunes dont le futur semble aussi glauque que leur présent (les Rosiers, Marseille dans ses replis), il ne reste pas de place pour l’humain face à la toute-puissance des diktats économiques (fermeture d’usines, spéculation immobilière, mutations du port, abandon des cités). Même si la nostalgie du bon vieux temps ou du pays d’origine, idéalisés, y joue son rôle, le contraste est frappant entre la combativité d’autrefois de ces impressionnants retraité(e)s, désormais à peu près résignés à être écrasés comme tout le monde, et l’inertie (camouflée en révolte de café du commerce, c’est à dire irréfléchie et irresponsable) des plus jeunes, dont le seul accrochage à la vie semble être la musique et la culture des clips video. La série des sept films ne peut éviter que plusieurs thèmes et types de personnages se répètent, ce qui rend à la longue le visionnage fastidieux ; mais cet inconvénient ne doit pas subsister dans le cadre du découpage par tranches de deux heures, qui sera la modalité la plus fréquente pour les spectateurs. Il est évident que GHEERBRANT avait choisi ce qu’il voulait montrer avant d’en rencontrer l’illustration qu’il nous donne à voir – c’est le propre d’un documentariste – mais son témoignage est éloquent et politiquement ravageur : il est dangereux de donner à tant de gens le sentiment que la société est gérée contre eux !
Jacques Vercueil
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