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Festival de Cinemed 2014

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Adios Carmen

de Mohamed Amin Benamraoui (Maroc/ Belgique/ Emirats Arabes Unis 2013) Compétition

Amar, 10 ans vit seul avec son oncle, violent et buveur, depuis que sa mère, veuve, est partie se remarier en Belgique. Avec Carmen, réfigiée espagnole fuyant le franquisme, il découvre le cinéma.

Scénario très intéressant et excellents acteurs. Le film rend bien compte de l'atmosphère des films des années 70. L'écran de TV fournit des images d'actualité sur la décolonisation du Maroc espagnol et sur la situation de l'Espagne au moment de l'agonie puis de la mort de Franco. Le rôle joué par le cinéma dans l'émancipation progressive d'Amar apparaît bien à travers quelques scènes dans la salle de spectacle, avec des extraits de films indiens par exemple.

Image sympathique de l'enfant Amar, enfoncé pourtant dans une situation cruelle, mais qui apprendra peu à peu à se défendre, à se faire un vrai ami de son âge (qui lui apprendra à se battre et le sauvera des tentatives pédophiles d'un adulte). Mais c'est Carmen qui sera son ange gardien. Cette espagnole, belle et décidée, le prendra sous sa protection. L'absence de communication verbale entre eux (elle parle espagnol et lui l'arabe) n'empêche pas le développement d'une amitié maternelle. Carmen, n'hésite pas à nouer une relation amoureuse avec un arabe (comble de l'incongruité dans ce contexte historique) et fait d'Amar le porteur de messages. Malheureusement un de ces messages sera intercepté par son oncle qui guigne Carmen (le rêve de ces hommes de partir en Europe passe par un mariage avec une européenne) et qui refuse l'amour d'une femme qu'il reçoit pourtant volontiers chez lui la nuit…

Beaucoup de scènes sympathiques de la vie quotidienne et dans l'attrait des hommes pour le cinéma. Le statut d'assujettissement des femmes apparaît bien.

Très bon film.

Maguy Chailley

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