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Un vieil Abkhaze et sa petite fille cultivent du maïs sur une des îles éphémères du fleuve Inguri, frontière naturelle entre la Georgie et l'Abkhazi.
Somptueuses images d'une nature sauvegardée où l'élément aquatique et la forêt sont prédominants. J'ai pensé à Delta, film hongrois de Kornel Mundruczo qui se passait aussi sur un fleuve (le Danube).
L'atmosphère, paisible au début, lorsque le vieil homme aborde dans l'île et commence à y installer sa cabane (scènes lentes mais très belles de ce travail manuel à l'ancienne avec des outils assez primitifs), va devenir peu à peu inquiétante. Aux dangers et aléas de la nature s'ajoutent les dangers venant des hommes car cette île éphémère est à proximité de la Georgie (alors que le vieil homme et sa petite fille sont abkhazes). Et la guerre est rendue présente au loin, par des coups de feu, des brigades militaires en bateau venant « inspecter » de temps en temps ce qui se passe sur l'île, troufions guettant à la jumelle la petite jeune fille, et enfin cet homme blessé qu'ils retrouvent entre les maïs et que le vieil homme accueille et soigne, en le cachant. Jusqu'à ce qu'il craigne pour sa petite fille qui commence à s'intéresser à ce soldat. Ce dernier disparaîtra alors.
Lorsque les maïs sont mûrs la tempête arrive. Le vieil homme et sa petite fille tente de ramasser le plus possible d'épis. Mais la tempête sera plus forte. Le vieil homme n'arrivera pas à monter dans la barque et sombrera avec la cabane dans les flots.
Au printemps un nouvel homme arrive et retrouve dans la terre la poupée de la jeune fille, comme le grand-père avait trouvé l'année précédente dans la terre un sifflet. Au-delà de la mort, la vie continue, avec de nouveaux acteurs….
Cette fable se joue sur fond de communication non verbale. La seule conversation entre le vieil homme et sa petite fille nous renseignera sur le fait qu'elle est orpheline et va bientôt passer son examen de fin d'études. Tous les autres échanges reposent sur des regards et des gestes, suffisamment éloquents. Et lorsqu'interviennent les militaires c'est dans l'incompréhension mutuelle : ils parlent géorgiens et ne comprennent pas l'abkhaze.
Maguy Chailley
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