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Festival de Cinemed 2015

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Rencontre avec Carlos Saura

Carlos Saura avec le président Henri Talvat présentant Argentina au Corum

Ce n'est pas la première fois que Carlos Saura vient à Montpellier. En 1990, il avait eu droit à un hommage à l'occasion de l'avant-première de Ay, Carmela. En 1957, lors du Festival du cinéma espagnol organisé par le ciné-club Jean Vigo, il découvrit les films de son maître Luis Buñuel, interdits alors en Espagne par la censure franquiste. Il dira plus tard que cette rencontre avait été déterminante pour sa vocation de cinéaste.

Invité d’honneur de cette 37eme édition, outre l’avant-première de sa dernière réalisation Argentina (voir notre billet d'humeur), le CINEMED lui a consacré une rétrospective d’une quinzaine de films datant pour la plupart de la période 1967-1979, correspondant aux dernières années de la dictature franquiste et du début de la démocratie. L’originalité et la modernité de Saura qui font de lui un des cinéastes majeurs de l’Espagne et bien au-delà s’exprime dans les oeuvres de cette période pendant laquelle il fallait à la fois dénoncer le régime et déjouer sa censure. Et c’est par la métaphore, le mélange du rêve et du réel qu’il y parviendra, dans Anna et les Loups (1972), La Cousine Angélique (1973), Maman a Cent Ans (1979) et Cria Cuervos qui en 1976 reçut le Prix spécial du Jury au Festival de Cannes, quelques mois après la mort de Franco, et fit le tour du monde.

A partir des années 80 la production de Saura s’oriente vers la musique et la danse : le flamenco avec Noces de Sang en 1981, Carmen en 1983 et L’Amour Sorcier en 1986. Suivront Sevillanas, Tango, Fados et donc cette année Argentina. Enfin, il réalise en 2009 un magnifique film musical Don Giovanni, naissance d’un opéra dans lequel il raconte les relations entre Da Ponte, Mozart et Casanova, qui a enchanté le public du Festival lors de sa projection en présence de l’auteur.

Claude Bonnet

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