PROtestants et FILmophiles Festival de Locarno 2013

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Maria Saakyan, © Festival del film Locarno 2013

Maria Saakyan est née en 1980 à Erevan (Arménie). Sa famille s’est installée en Russie en 1992. Elle a obtenu son diplôme de réalisation au VGIK, l’École nationale de cinéma russe, en 2002. Son premier long métrage, Mayak (The Lighthouse, 2006), a été sélectionné dans de nombreux festivals. En 2009 Maria Saakyan et Victoria Lupik ont créé la société Anniko Films où elles ont commencé à développer le deuxième long métrage de Maria, I’m Going to Change My Name (2012). En 2010, Maria a été sélectionnée au Talent Campus de la Berlinale. Son troisième long métrage Entropiya est sorti en 2013.

Fiche technique

Réalisation : Maria Saakyan
Interprètes : Evgeny Tsyganov, Arina Adju, Maria Atlas
Photographie : Mko Malkhasyan
Musique : Viktoria Lamshina, Vartan Harutyunyan
Costumes : Ivana Krcadinac
Décors : Viktoria Lamshina
Scénario : Maria Saakyan
Son : Philipp Lamshina
Montage : Maria Saakyan <
Art Director : Viktoria Lamshina
Animation : Edd Kargin, Viktoria Lamshina, Maria Saakyan
Production : Anniko Films
Co-production : Flying Moon Filmproduktion, Oscar Film, Paradise Group of Companies

Alaverdi (I’m Going to Change My Name) de Maria Saakyan

Arménie, Allemagne · 2013 , durée: 103', langue originale: russe/arménien. Sélection Open Doors

Synopsis: Evridika, une adolescente négligée, vit avec sa mère Sona à Alaverdi, une petite ville arménienne. Alors que Sona, cheffe d’un chœur de renommée mondiale, est souvent absente, Evridika se débat avec une sexualité naissante, des pensées suicidaires et la quête du père qu’elle n’a jamais connu. Elle se noie chaque jour davantage dans son introspection et ne voit aucune raison de continuer à vivre jusqu’à ce qu’elle rencontre Pyotr, l’ex amant de Sona. Il va devenir la clef d’une nouvelle perception du monde pour Evridika..

Le film est construit comme la poésie triste de l'adolescente dont il raconte l'histoire, entre désir qui s'éveille et envie de mourir : par fragments, dont certains sont filmés par le téléphone portable d'Evridika, flous, avec un zoom trop fort, des images qui bougent, qui ne savent pas où elles vont ni où elles veulent aller ; des peintures ou collages qu'Evridika fabrique pour donner corps à son imaginaire ; des messages sur internet ; des reflets de reflets (Evridika qui se reflète dans son portable avec lequel elle filme à travers un voile derrière lequel il y a un miroir…).
Rien n'est expliqué ni explicité, et ainsi le spectateur partage la compréhension fragmentaire, sensible, de l'héroïne. Le bain final dans le lac, au bout d'une course à toute allure, peut se lire comme le baptême qui lui ouvre la vie d'adulte.
Un film très poétique sur la quête d'identité d'une jeune fille en manque de repères.

Waltraud Verlaguet

Festival du Film Locarno 2013, Sélection Open Doors