logo

PROtestants et FILmophiles

Festival de Locarno 2017

PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain


ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS



Retour vers la page du festival

Das Kongo Tribunal (Le tribunal du Congo*) de Milo Rau, Suisse, Allemagne 2017

Das Kongo Tribunal (Le tribunal du Congo*)

Semaine de la Critique

© Festival Locarno 2017

Inspiré du tribunal de Bertrand Russell en 1966 contre la guerre au Vietnam (auquel avaient participé entre autres Jean-Paul Sartre et Gisèle Halimi), ce procès fictif questionne les responsabilités pour les millions de morts en République Démocratique du Congo. Il réunit des représentants politiques et militaires, ainsi que des victimes qui portent témoignage, et documente leurs affirmations par des photo et des vidéos. Ce qui est en jeu, c'est la responsabilité des exploitants des mines, notamment d'or et de coltan, pour les massacres massifs et répétés de la population, avec la complicité du gouvernement et de celle de la communauté internationale qui laisse faire pour sauvegarder ses propres intérêts. Il démontre que le gouvernement et la communauté internationale ont tout intérêt à entretenir, voire de fomenter, des conflits dits ethniques pour mieux arriver à leurs fins bassement matérialistes.

Une partie du procès a lieu au Congo - sans jamais être vraiment inquiété, sans doute le pouvoir n'a pas mesuré l'impact possible de cette entreprise - la deuxième à Berlin, lieu de la fameuse Conférence du Congo en 1884 quand les Etats européens se sont partagé cette partie du monde, attribuant le Congo de l'Est à la Belgique qui à l'époque déjà a massacré une dizaine de millions de Congolais.

Le film rappelle Cleveland vs Wallstreet, sauf qu'ici, les « bons » gagnent. Enfin, ils gagnent un faux procès, où tout est vrai, sauf que le procès est du pur cinéma sans aucune légitimité autre que celle d'éveiller la conscience du public. N'empêche qu'il a eu des suites, presque comme un vrai procès (contrairement à Cleveland) : le ministre reconnu coupable est viré - réellement.

Cela ne résout encore rien, tant les forces en jeu sont puissantes, mais une chose est claire à la fin de ce films : le spectateur qui, forcément, profite de cette situation - puisque la bonne marche de l'économie occidentale dépend des cours bas de matières premières - ne peut plus ignorer désormais sa propre responsabilité dans cette affaire.

Peut-être les faux procès sont les seuls vrais ? Peut-être le cinéma est-il le meilleur avocat pour un avenir possible ?

Waltraud Verlaguet

Mentions légales

Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier

Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier
04 67 92 16 56 - secretariat@pro-fil-online.fr

Contact