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Festival de Locarno

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Synopsis :

Précisément là où le baleinier Pequod de Melville prenait Moby Dick en chasse, Leviathan saisit l'affrontement entre l'homme, la nature et la machine. Tourné avec une dizaine de caméras - ballottées et sanglées, passant du pêcheur au cinéaste - le film est un portrait impressionnant de l'une des plus anciennes entreprises humaines.

*La citation biblique, si ma mémoire est bonne, était de Job 41, 31 - 33 :
- Il fait bouillir le fond de la mer comme une chaudière, Il l'agite comme un vase rempli de parfums.
- Il laisse après lui un sentier lumineux; L'abîme prend la chevelure d'un vieillard.
- Sur la terre nul n'est son maître; Il a été créé pour ne rien craindre.

Le sillon du bateau dans l'eau, éclairé par les lampes la nuit, évoque un sentier lumineux. Les filets jetés dans l'eau, la chevelure. Les pêcheurs qui prennent, dépècent et rejètent en mer les "déchets", s'imposent comme maîtres de la mer...

Leviathan

de Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor, Sélection officielle

Leviathan
Festival del film Locarno © 2012

On met du temps pour voir. Des éléments très colorés sur fond noir, images mouvementées, captées par une caméra agitée. Certaines images sont aussi éblouissantes qu'énigmatiques.

Il s'agit en fait d'un bâteau de pêche, la nuit, en plein action. Une caméra en - presque - constant mouvement, filme les différents éléments et personnages, la plupart du temps en gros plan, voire très grand plan, sous des angles qui ne permettent pas toujours, ou pas tout de suite, au spectateur de comprendre ce qu'il voit. Par petites touches celui-ci est ainsi introduit dans un univers étrange. Des chaînes jaunes vifs qui s'enroulent, des bacs qui recueillent les poissons, les filets verts et rouges, les reflets des lumières du bâteau sur l'écume des vagues de la mer nocturne, un bout de visage d'un pêcheur, un bout de tatouage - l'un d'eux porte un sirène sur son énorme bras droit... Quantité de poissons déversés par les filets, se débattant gueule ouverte. La cuve d'éviscération dégouline de sang rouge vif, une mouette essaie en vain de monter dans la cuve. Les gestes vifs et précis des pêcheurs pour trier, écailler, éviscérer, aussi brutaux qu'efficaces. Les têtes et nageoires coupées sont poussées dans la mer d'un coup de botte. Le vol des mouettes filmé d'en dessous du niveau de la mer est une prouesse technique.

Un plan-séquence assez long cependant: le capitaine, éreinté, assis à table, finit par s'endormir. Le titre et la citation biblique mise en exergue* interrogent. Est-ce l'homme, le monstre soumarin ? Ou la machine ? Ou leur coopération, meurtrière pour les poissons qui n'ont aucune chance ? L'énumération des noms latins des différents poissons dans le générique pourrait aller dans ce sens. Dans ce cas, pourquoi dédicacer le film aux bâteaux perdus en mer ?

Waltraud Verlaguet

Festival du Film de Locarno 2012 : Sélection officielle

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