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Festival de Locarno

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Synopsis :

Défi à l'insaisissable sujet du temps et aux limites de ce qui peut être exprimé, The End of Time est un voyage d'exploration: de l'accélérateur de particules du CERN de Genève, où des scientifiques cherchent à étudier des zones du temps que l'on ne peut voir, aux coulées de lave qui ont tout englouti à Hawaï à part une maison sur la rive sud de la Grande île; de la désintégration des quartiers déshérités de Detroit à un rite funéraire hindou près de là où Bouddha eut son illumination.

The End of Time (La fin du Temps)

de Peter Mettler, Sélection officielle

The End of Time
Festival del film Locarno © 2012

Curieux que, dans cette méditation polymorphe sur le Temps, le réalisateur n'ait pas cité saint Augustin :

« Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais. Mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus. Pourtant, je le déclare hardiment, je sais que si rien ne passait, il n'y aurait pas de temps passé ; que si rien n'arrivait, il n'y aurait pas de temps à venir; que si rien n'était, il n'y aurait pas de temps présent. Comment donc, ces deux temps, le passé et l'avenir, sont-ils, puisque le passé n'est plus et que l'avenir n'est pas encore ? Quand au présent s'il était toujours présent, s'il n'allait pas rejoindre le passé, il ne serait pas du temps, il serait l'éternité. Donc, si le présent, pour être du temps, doit rejoindre le passé, comment pouvons nous déclarer qu'il est aussi, lui qui ne peut être qu'en cessant d'être ? Si bien que ce qui nous autorise affirmer que si le temps est, c'est qu'il tend à n'être plus. »*

*Les Confessions, Augustin d'Hippone (trad. J.Trabucco), éd. Garnier-Flammarion, 1964, chap. 4, Livre XI, p. 264

Les images sont souvent grandioses, notamment celles de volcans en éruption ou la vision à travers le téléscope. Les témoignages divers, de valeur inégale, oscillent entre méditation, interrogation scientifique et quelques platitudes postmodernes.

Les explications des scientifiques dans l'accélérateur du CERN sont particulièrement intéressantes : nos parents avaient appris que des électrons tournent autour d'un noyau composé de protons et de neutrons. Or, on se rend compte, que ces éléments n'existent pas en tant que tels, mais que ce sont des particules encore infiniment plus petits en constant mouvement - si on peut encore parler de particules. Je me demande si ce n'est pas là une victoire d'Héraclite sur Démocrite quelques deux et demi millénaires plus tard...

Waltraud Verlaguet

Festival du Film de Locarno 2012 : Sélection officielle

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