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Festival de Montauroux 2016

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De Pablo Larraín
Avec Luis Gnecco, Gael García Bernal, Mercedes Morán

NB. Les opinions exprimées dans ces billets d'humeur n'engagent que leurs auteurs respectifs et ne reflètent pas celle, concertée et argumentée, de l'ensemble du jury

Neruda

Fuite de Pablo Neruda travers le Chili pour échapper aux persécutions politiques de Vidéla.

Les images d'ouverture du film montrent avec humour les somptueuses toilettes pour messieurs du Sénat chilien où se déroulent des discussions houleuses précédant la séance plénière. On y découvre Neruda arrogant et malin, le verbe fort, face à ses adversaires politiques.
Le scénariste l'imagine, alors qu'il est contraint à fuir, traqué par un policier, Oscar Peluchoneau, en mal de notoriété, Pablo provoquant Oscar par des indices mal dissimulés sur son itinéraire et se jouant de l'autre comme si le limier était à sa merci et non le contraire.
Neruda n'est pas dépeint comme un héros chilien dévoué à la révolution, mais comme un riche poète parvenu, avide de plaisirs, et cependant génial. La sympathie du spectateur ne lui est pas acquise sauf provisoirement lorsqu'il embrasse une adolescente souffreteuse et lui abandonne sa veste faute de quelques monnaies dont ses propres poches sont vides.
Par contre le policier (excellent Gael Garcia Bernal) fait de sa chasse l'événement de sa vie, se croit toujours sur le point de réussir à devenir l'homme qui arrêtera Neruda.
Les images de poursuite dans la Cordillère sont de toute beauté, et les hurlements de loup que pousse Neruda pour maintenir la motivation de son poursuivant, se répercutent au centuple dans un cirque de falaises comme un hymne à la notoriété du poète et un pied de nez à 'Oscar qui cherche à l'éliminer.
Le rôle du policier dévoilé dans le dénouement est d'une poésie inattendue et pousse à s'interroger sur la frontière entre imagination et réalité.

Nicole Vercueil

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