logo

PROtestants et FILmophiles

Festival de Locarno 2018

PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain


ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS



Retour vers la page du festival

Avec An Nai, Zhe Gong, Teo Pete, Tham Xin Yue

Synopsis :

Après avoir signé le film The Mother of One Recluse, la réalisatrice Yang Shu est contrainte de s'exiler à Hong Kong. Mais lorsque sa mère doit subir une lourde opération, les deux femmes organisent leurs retrouvailles à Taïwan, où Yang doit participer à un festival de cinéma avec son mari et son fils et où sa mère fera un séjour touristique. Pour s'assurer que la réunion de famille se tienne en toute sécurité, ils déscendent tous dans le même hôtel et suivent les différentes excursions pittoresques du circuit organisé.

Liang Ying

Né à Shanghai en 1977, Liang Ying est diplômé en réalisation de la Meishi Film Academy of Chongqing University. En 2005 il a réalisé Bei yazi de nanhai (Taking Father Home) qui remporte le prix Fipresci /Netpac à Singapore, puis a notamment signé Ling yi ban (The Other Half, 2006) et Hao Mao (Good Cats, 2008). En 2012, Wo hai you hua yao shou (When Night Falls), lui a valu le Léopard d'Or du meilleur réalisateur à Locarno.

(Informations du festival)

A Family Tour

de Lian Ling, Taïwan, Hongkong, Singapour, Malaisie, 2018, 107 min.

© Locarno 2018

Avec la même lenteur prudente que dans son film précédent, Wo hai you hua yao shou, le réalisateur s'approche de ses personnages et d'une histoire qui ressemble fort à la sienne. Sauf qu'il choisit une femme pour ce rôle principal, peut-être pour garder un peu mieux la distance. Mais il prend le soin de s'entourer d'une scénariste féminin pour peaufiner ce rôle, Chan Wai.

La famille de Yang Shu est éclatée, mais pour des raisons politiques. C'est une histoire bien compliquée dans un contexte qui ne l'est pas moins, métaphore pour les relations complexes entre des pays qui pourraient former une famille, Taïwan, Hong Kong et la Chine. L'intransigeance artistique de la jeune réalisatrice a coûté la vie à son père, comment se faire pardonner par sa mère ? La mère est atteinte d'un cancer, elle doit retourner chez elle pour se faire soigner. Elle incarne une sagesse millénaire qui accepte ce qu'on ne peut changer, tandis que le mari de Yang Shu incarne la sérénité pragmatique qui cherche pour chaque problème la meilleure solution. Et Yang Shu ? Elle se définit elle-même comme une étrangère. Sans doute moins à cause de son exil à Hong Kong, que par rapport à elle-même. Elle peut faire des films indépendants à Hong Kong, mais à quoi bon si elle ne peut pas être auprès de sa mère à la fin de sa vie ? Elle est libre à Hong Kong, mais cette liberté ressemble à une prison qui la coupe de l'essentiel.

A un moment, un jeune admirateur la questionne à propos du caractère politique de ses films. Elle répond qu'en l'occurrence, il s'agit d'une histoire familiale. Mais là où la mère parle de destin, elle ne saurait l'accepter, tout comme elle ne peut pas accepter la politesse de sa mère envers la guide du tour organisé qui a rendu leur rencontre possible, malgré l'interdit.

Une poésie triste et un désespoir pudique traversent ce film qui pose, entre mille autres, la question de la création artistique sous l'oppression.

Waltraud Verlaguet

Mentions légales

Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier

Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier
04 67 92 16 56 - secretariat@pro-fil-online.fr

Contact