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Tom Hanks, Thomas Horn © 2011 WARNER BROS. ENT. - Berlinale 2012
Thomas Horn, Max von Sydow © 2011 WARNER BROS. ENT. - Berlinale 2012
Thomas Horn © 2011 WARNER BROS. ENT. - Berlinale 2012
Stephen Daldry © 2011 WARNER BROS. ENT. - Berlinale 2012
Le film est inspiré du roman éponyme de Jonathan Safran Foer. Tandis que le roman monumental joue sur une mise en page perturbante d'éléments hétérogènes, sans jamais offrir de voie de secours pour sortir de la douleur, béante comme le trou du 11 sept., le réalisateur choisit de lisser les fils de l'histoire.
Il raconte à travers les yeux du jeune Oskar (Thomas Horn ) qui a perdu son père (Tom Hanks) dans cet attentat qui a marqué si profondément l'histoire des USA et du monde. Le garçon est d'une intelligence vive, mais au comportement perturbé, proche de l'autisme. Avec son père, qui avait l'habitude d'inventer des jeux d'exploration pour son fils, il partageait une grande complicité. La mort de son idole enferme Oskar encore plus dans son monde. Un jour il découvre dans la réserve de son père une clé dans une enveloppe marquée « Black ». Il décide alors de lister tous les Black de New York et de leur rendre visite un à un pour voir s'il trouve la serrure que cette clé doit ouvrir. Sa quête improbable lui permettra de rencontrer des humains et de surmonter ses peurs.
Il trouve son grand-père (magnifique Max von Sydow), muet depuis qu'il a survécu au bombardement de Dresde, témoin de la mort de ses parents ; la clé mystérieuse se révèle être très importante pour un des Black – qui, soit dit en passant, se réconcilie du coup avec sa femme, peut-être un happy end de trop dans ce film – ; et il se rapproche de sa mère en laquelle il reconnaît enfin une alliée aimante et non pas son ennemie, concurrente de l'amour du père. Son grand-père qui avait à l'époque fui sa responsabilité de père, avant la naissance de son fils, revient à la fin du film vers sa femme, la grand-mère d'Oskar. La boucle est bouclée.
L'enfermement dans la douleur est filmé de façon très prenante, et le message sous-jacent - que seul le fait d'aller vers les autres et de partager tant son angoisse que son amour avec eux permet de trouver la paix intérieure - est tout à fait pertinent. Comme happy end d'une catastrophe comme celle du 11 sept. c'est sans doute un peu court. Mais chaque histoire ne raconte que sa propre cohérence par son propre trou de la lorgnette.
Encore qu'ici, la lorgnette de l'autisme peut se comprendre comme métaphore de toute une civilisation. Dans ce cas, le happy end à tous les niveaux signale un optimisme à toute épreuve du réalisateur.
Waltraud Verlaguet
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