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De Jayro Bustamante
Jayro Bustamante © Jayro Bustamante
Guatemala/France, 90 minutes
Avec : María Mercedes Coroy, María Telón, Manuel Antún, Justo Lorenzo, Marvin Coroy
Synopsis :
Maria et ses parents, une famille pauvre au Guatemala, travaillent pour une grosse plantation de café sur les flans du volcan Ixcanul. Le travail est dur, le salaire maigre, les distractions rares. On chante pour que le volcan continue à dormir. Des jeunes rêvent de partir, Maria voudrait partir avec l'un d'eux. Mais voilà que le contremaître, un jeune veuf, voudrait l'épouser. Tout est arrangé quand Maria découvre qu'elle est enceinte: un jeune lui avait promis de l'amener en USA si elle le laisse l'approcher. Mais il est parti sans elle.
María Telón, María Mercedes Coroy © La Casa de Producción
Le christianisme recouvre ici les traditions ancestrales comme le maigre voile blanc et transparent de la mariée les couleurs chaudes et vives de la pauvreté. La mère fait le signe de croix et bénit la Trinité avant de faire ses offrandes aux esprits, démons et forces de la nature, pour prier que le volcan reste au repos, pour prier les saints serpents de bien vouloir partir pour que les hommes puissent labourer le champ. Prières vaines, pour conjurer le désespoir, symbole d'une impuissance existentielle absolue qui devient ici quasiment une catégorie esthétique d'un monde clos sans perspective.
María Mercedes Coroy, María Telón © La Casa de Producción
Jusqu’où est-on prêt d’aller quand la pauvreté s’inscrit jusque dans les moindres rainures de la vie ?
Et jusqu’où est-on prêt d’aller quand on possède un avantage sur d’autres, ne serait-ce que celui de parler espagnol ?
Le dernier cas semble plus grave. Car si Maria est prête à payer de sa chair, elle - comme toute sa famille - garde son humanité intacte ; alors que le contremaître doit avoir troqué son âme pour tirer à ce point profit du désespoir d’autrui.
Une fresque bien triste d’un pays magnifique. Et un premier film très prometteur.
Waltraud Verlaguet
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