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Festival de Cinemed 2011

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Sami BOUADJILA  au naturel

Table ronde au Cinemed le 27 octobre 2011

« Je suis un Dauphinois » nous dit Sami Bouadjila, né à Grenoble, « mais aussi un Français, un Arabe » et surtout un comédien dans l’âme.
 C’est Jacques Lecoq qui lui  donne les clés de l’école de la vie, en lui transmettant la discipline du théâtre de Jean Dasté à Saint Etienne. Il prend alors conscience de ce que le théâtre peut faire d’un homme : lui donner la chance de s’exprimer publiquement.
Mais c’est Karim Dridi qui, lui proposant de jouer dans son film Bye Bye, (1995) l’oblige à réécrire son propre rôle, afin de se l’approprier de l’intérieur. Il lui révèle par là, son formidable potentiel de créateur.
Cette pratique lui permettra d’interpréter un nombre considérable de personnages divers, en empathie complète, du très gentil (La faute à Voltaire- d’A. Kechiche- 2001) au très méchant (Couvre-feu de Edward Zwick- 1998).
Alors qu’il est capable d’interpréter tous les grands rôles, c’est à travers son métier qu’il découvre le racisme lorsqu’on cherche à le cantonner dans les  personnages de « basané ». Et c’est en  homme de métier qu’il réagit contre le sens trop évident d’un rôle en prenant aussitôt le contre sens pour montrer autre chose qu’un cliché. « Votre art se ressentira de votre état d’esprit » dit-il.
Puis il évoque le prix d’interprétation qu’il partage avec les 3 autres comédiens d’ Indigènes (Rachid Bouchareb 2006). Il avoue que le jury international de Cannes a comblé sa soif de reconnaissance, mais il en attribue le mérite aux véritables héros de l’histoire : les anciens, les pères et grands pères : « C’est à travers eux qu’est venue la reconnaissance... ce sont eux les vrais  héros ».
Ce film a été pour lui comme pour les 3 autres comédiens l’occasion de réapprendre à parler aux parents pour mieux les représenter, accomplissant ainsi un devoir de mémoire  qui n’avait jamais été entrepris. Il a voulu incarner les véritables héros, avec leur incompréhension d’une situation qui les dépassait, leurs réactions à la violence, leur français approximatif.
C’est peut être l’évènement le plus important qu’il retient de cette aventure.
Lorsque Roshdy Zem lui  propose Omar m’a tuer ( 2010),le drame de ce rustre jardinier marocain analphabète, ignorant le français, dépassé par l’engrenage judiciaire, Sami Bouadjila réinvente son personnage à travers ceux de Giono qu’il connaît bien :  des êtres simples, en phase avec les éléments naturels. Il devient Omar Raddad, poussant l’exigence jusqu’à prendre son accent marocain.
De même dans Hors la Loi, (Rachid Bouchareb- 2010) son interprétation glaçante du chef FLN dont il a étudié les moindres motivations, a été soumise à une étude minutieuse de la situation historique. C’est pourquoi il avoue ne pas avoir compris la réaction négative d’une partie du public de Cannes qui ne jugeait le film que sur le thème, sans l’avoir vu et surtout sans réaliser que cette critique très dure de la communauté algérienne en France, qu’on appelait alors « la 7e wilaya », servait la mémoire des deux camps. Ce film faisait pour la première fois, un sévère constat des conséquences de la division interne du parti FLN.

Sami Bouadjila adore son métier. Peu lui importe de paraître antipathique pourvu qu’il incarne son personnage avec vérité et sincérité.
Ce qui ne l’empêche pas, au naturel, d’être souriant, spontané, chaleureux et beau garçon.
Quel séduisant comédien !

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