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Indubitablement un grand moment de cinéma dans l'écriture d'un scénario qui se révèle à la fois linéaire et circulaire. De simples détails différents nous font ainsi comprendre que la raclée de la fin n'est pas la même que celle du début, tout comme le chat que Llewyn ramène à sa propriétaire diffère de celui qui s'est perdu par un "détail". Comme si finalement, la différence entre Llewyn Davis et Bob Dylan état aussi de l'ordre de ce détail qui change tout.
Dans cette ébullition d'une Amérique qui va se découvrir moderne avec l'élection de Kennedy et comme dans toute naissance d'un genre musical, il y a les stars et les autres, ceux qui au nom d'un certain idéal, d'une recherche de l'intégrité artisitique vont passer à côté du succès et de leur vie par la même occasion.
C'est tout le mérite des frères Cohen que de s'attacher à ces perdants, une caractéristique de leur filmographies. Tous leurs héros sont à leur manière des minables qui vivent dans leur trou (Fargo) quand ce n'est pas dans leur m.... comme le Big Lebovsky. Llewyn n'est même pas sympathique comme l'était Ulysse de O'Brother. C'est simplement un passionné, arrivé trop tôt sur la scène et qui s'applique consciencieusement à faire son malheur.
A la manière de Meursault, Llewyn regarde passer sa vie sans jamais bifurquer de sa loose mais à la différence de l'Etranger de Camus, il ne nous montre même pas d'idéal ni de recherche d'une quelconque vérité, juste un vague instinct de survie. Comme si le thème du film n'était autre que l'absurdité de la vie, une boucle qui se referme avant de se répèter à l'infini. Un ruban de Moebius existentiel et un film où la forme (le scénario circum-linéaire) est pleinement au service du fond, où la forme est le message du film:
L'histoire d'une tranche de vie ratée en boucle qui finalement nous parle de nous-mêmes et nous apprend que tant qu'on a pas règlé un problème, il revient. Du grand Coen même si on peut s'y ennuyer.
Roland Kauffmann
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