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Archive des éditos

Edito : novembre 2014

A chaque jeunesse son cinéma

On s'est ici-même préoccupé récemment de ce que serait le cinéma de demain des ados d'aujourd'hui. Du coup j'aimerais évoquer ce que fut pour nous le cinéma d'hier : charmante rétrospective que je recommande à chacun d'entre vous.

Mon premier souvenir fut, aux alentours de ... 1937, un film sans doute de cape et d'épée, projeté dans un cinéma d'Alès, sortie familiale qui m'impressionna beaucoup, et déjà en couleur, alors que technicolor n'était pas encore de ce monde. Par la suite, dans le milieu sémi-rural du moment, les occasions se firent rares ; mais je n'en fus pas attristé pour autant, à la grande honte du cinéphile d'aujourd'hui.

Plus tard, j'atterrissais dans une grosse cité méridionale qui ne comportait pas moins d'une dizaine de salles : Vox, Trianon, Variétés, Kursaal, Royal, Palace, Rex, et 'jen oublie. Mais il m'a fallut attendre l'adolescence avancée pour que la fréquentation des lieux devienne, le samedi soir, le rendezvous de quelques copains étudiants en rupture hebdomadaire de faculté. Peu avant j'avais vu au Kursaal un film de René Clair,  C'est arrivé demain. Ce demain-là, c'était celui où je passais la première partie du bac. Puis ce fut une période bénie, pendant les vacances où, pour une obscure question de fiscalité, les salles furent pendant plusieures semaines accessibles pour une bouchée de pain, quelques francs (anciens) à peine. Dans cette débauche de pellicule, un incident : on nous projeta une comédie à succès, à laquelle nous n'avions pas compris grand chose, même les plus futés d'entre nous, et pour cause ! Le projectioniste avait cru qu'il pouvait, en ces temps difficiles, faire l'économie d'une bobine... mais il fit amende honorable dès le lendemain. Gratis pro deo.

Un peu plus tard, je vis au moins quatre fois Le Salaire de la peur, sans doute liquéfié par la trogne de Vanel. Et autant de fois Le troisième homme, pour la bande d'annonce d'Anton Karaz.

Avant, bien avant Pro-Fil, il y avait un modeste ciné-club de quartier : Je me souviens de Gremillon, venu évoquer Remorques et Lumières d'été. Il y eut aussi les premiers émois du coeur avec Rendez-vous de juillet.

Le chemin est long qui nous sépare de nos jours. Un chemin parsemé d'étés au cours desquels, dans le petit village des Cévennes, c'était avec les copains de saison, les franches rigolades, à l'enseigne d'une "salle des oeuvres", paroissiale. Un petit commerçant du pays y projetait une fois par semaine un film. Local sommairement garni de bancs de hauteurs diverses, d'une stabilité douteuse, et de muliples pauses, pas toutes justifiées par les "opérations techniques". Car notre machiniste, à la fois comptable et "ouvreur de circonstance", désaltérait aussi les assistants - avec modération.

A chaque jeunesse son cinéma.

Jacques Agulhon

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