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Archive des éditos

Edito : mai 2015

Pendant les séries, le cinéma continue

A quelques jours de l’ouverture du Festival de Cannes, la sixième édition de Séries mania, pendant une semaine d’avril au Forum des images de Paris, est venue témoigner du dynamisme de la sériphilie, qui a désormais une place à part entière dans le monde de l’image, avec ses adeptes, ses codes et son vocabulaire. La prestigieuse Femis a ouvert une filière spécialisée. Une Association des critiques de séries s’est créée... Séries mania, panorama annuel de la production occidentale de séries télévisées, a fait découvrir une cinquantaine des deux premiers épisodes de « saisons 1 », devant un public généralement trentenaire qui s’est régalé d’amour, de science-fiction, de fantaisie héroïque, d’humour et d’horreur, de policiers et d’histoires de terrorisme. Décernés par les blogueurs, le prix de la meilleure série du monde est allé à un thriller d’espionnage, Deutschland 83 et celui de la meilleure série française à La vie devant elles. Le jury du Forum a quant à lui récompensé Olive Ketteridge (USA) qui bouscule les stéréotypes avec une héroïne féminine ni jeune ni belle ni sympathique. Preuves de la vitalité de ce cinéma qui joue sur le temps long, de nombreuses anecdotes entourent la fabrication et la diffusion de ces « feuilletons » : The Jews are coming, où l’humour juif se joue de tous les tabous, a fait l’objet d’un débat à la Knesset tandis que la série australienne Please like me a tellement plu aux Américains qu’ils en financent la suite ! La finlandaise Tellus, avec ses écologistes terroristes, manifeste son inquiétude pour notre planète qui comptera « 9 milliards d’habitants en 2050 » tout en confirmant la place primordiale des séries nordiques. Il faudrait encore parler des très courtes web-séries, diffusées uniquement sur la toile. Donc… à suivre !

Françoise Wilkowski-Dehove