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Est-ce par souci des réalisateurs de plonger le spectateur au plus près du réel tout en l’alertant de manière efficace sur les dysfonctionnements de nos sociétés ? La frontière entre fiction et documentaire semble devenir de plus en plus poreuse. L’actualité cinématographique des six derniers mois nous a donné plusieurs exemples intéressants de ce phénomène. Ce sont d’abord des films, comme Les invisibles de Louis-Julien Petit ou En liberté ! de Pierre Salvadori, sur les sans-abris en France. On est bien dans une fiction, avec un scénario imaginaire, mais ces films sont tournés dans des lieux d’hébergements réels et leurs castings mélangent des acteurs chevronnés et des sans-abris qui jouent leurs propres rôles. Autre exemple assez différent, la sortie quasi simultanée de deux films qui traitent des abus sexuels dans les Eglises. Grâce à Dieu de François Ozon est une fiction mais présente des personnages réels dont les noms ne sont même pas changés et le film sort en même temps que le procès de Mgr Barbarin, tel un documentaire d’actualité. M, de Yolande Zauberman, sur les abus dans des communautés de juifs orthodoxes, est un documentaire mais la réalisatrice émeut le spectateur par des procédés cinématographiques largement utilisés dans les films de fiction et son personnage principal est acteur dans la vie et « surjoue » son personnage. Dernier exemple en date, Roubaix, une lumière, le très beau film d’Arnaud Desplechin, est une fiction qui s’appuie, non seulement sur une histoire réelle mais sur un film, un documentaire sorti dix ans plus tôt, Roubaix, commissariat central, affaires courantes, de Mosco Levi Boucault, dont il reprend presque mot pour mot le scénario et les dialogues. Le remake d’un documentaire dans une fiction parfaitement dramatisée. Tous ces exemples doivent-ils nous faire revoir nos classifications ? Faut-il parler d’un « néo-néo-réalisme » ? Une belle réflexion pour cinéphiles.
Jacques Champeaux
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