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Archive des éditos

Edito : octobre 2024

Séance choisie

Pourquoi, dans nos groupes, choisit-on une fois sur deux un film jugé trop long ?

Que ce soit dans le cinéma commercial ou les films d'auteur, la durée aurait-elle augmenté ? Pas vraiment, mais le succès des films plus longs est devenu plus courant. Voulait-on justifier ainsi le prix du billet ? Ou expliquer la volonté de surenchère face aux nouvelles pratiques des médias télévisés, plate-formes, séries dont les épisodes s'avalent sans discontinuer ? La volonté d'étoffer le récit, d'élargir la gamme d'effets spéciaux semblent inciter à de nouvelles pratiques de consommation pour rendre l'événement spécial et l'expérience spectaculaire.

Mais en ce qui concerne nos pratiques de cinéphiles profiliens ?

La qualité seule ne prime pas sur nos choix de films. La durée de la projection est un critère de sélection dans un programme de séminaire ou de festival. Pour les participants à nos réunions mensuelles la longueur du temps à passer dans une salle de cinéma coûte parfois un effort démesuré, il faut tenir, sans faillir !

Je reste persuadée que donner ce temps qui nous est demandé, avec toute l'attention dont nous sommes capables, à un long-métrage qui a nécessité des mois ou des années de préparation requiert notre respect envers l'auteur qui exprime par son œuvre sa volonté de nous toucher.

Rapide ou contemplative, la durée du récit augmente l'immersion. L'exemple en est aujourd'hui avec le prix que le jury oecuménique a décerné cette année à Cannes avec Les Graines du figuier sauvage, qui dure 2 h 40.

Arielle Domon