PROtestants et FILmophiles Festival de Kiev 2018

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Des « Etudiants » impressionnants !

La compétition 'Films d'étudiants' est un incontournable du MOLODIST, dont elle fut l'origine. Mais que l'expression est trompeuse ! Ce n'est guère que dans leur brièveté que l'on reconnaît leur statut : ces films de fin d'études, tributaires d'un financement parcimonieux, sont des courts métrages, de 6 à 36 minutes. Mais quant à l'intérêt du sujet et la qualité de la réalisation, la plupart n'ont rien à envier aux travaux de leurs aînés. En voici quelques exemples, extraits de la quinzaine de films formant la sélection.

Kineski Zid (Great Wall of China/*La muraille de Chine, Allemagne 2016, 36 min) de la réalisatrice Alexandra Odic, une Bosniaque réfugiée en Allemagne, évoque le drame de la guerre se reflétant dans la vie quotidienne actuelle. Une jeune fille décide d'émigrer en Allemagne en cachette de ses sœ;urs et parents. L'équilibre entre les composantes du récit est particulièrement harmonieux.

The Moment (Mytb), de l'Ukrainienne Julia Tamtura, réussit en 6 minutes à délivrer un message fort et beau. Deux jeunes soldats patrouillant en forêt découvrent, derrière les hâtives tombes d'un massacre, une maison en ruines. Pour l'un d'eux, c'était chez lui... Ce fut le prix œ;cuménique de cette catégorie.

The Forest of Echoes de Luz Olivares-Capelle (Venezuela, min) est une fable poétique et surréaliste où, sur les rives d'un étang dans les bois, trois gamines et une jeune femme échangent leurs rôles de part et d'autre des frontières de la mort. Au passage, quelques peintures célèbres sont reconstituées avec humour, comme les Trois Grâces ou la Méduse.

Close Ties (*Liens étroits, Pologne 2016, 18min) offre un tableau savoureux de deux vieillards organisant un anniversaire de leur lointain mariage. Entre chamailleries et égarements, chacun offre à l'autre le secours inappréciable de sa présence.

Je terminerai ce florilège avec Le lac (Ozero, Russie 2016, 29 min) qui, certes après d'autres, nous fair partager avec sensibilité et de très belles images cette existence que les habitants du grand nord doivent négocier à chaque instant avec une nature impitoyable et toute-puissante.

Jacques Vercueil