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Ce mois-ci sort sur nos écrans Les oubliés (Under Sandet/Land of Mine) de Martin Zandvliet (Danemark, Allemagne), Prix du jury œcuménique à Miskolc, Prix du jury Pro-Fil et Cigale d’Or au Ciné-Festival en Pays de Fayence – un très bon choix de notre jury.
En effet, le film, outre sa valeur historique et cinématographique, nous donne une leçon à entendre en ces temps où la guerre, la vraie, celle des bombes, gronde au loin, tandis qu’une nouvelle forme de guerre – on peut discuter sur le bien-fondé du terme – rampe à travers nos sociétés occidentales.
Des soldats allemands, presque encore des enfants, faits prisonniers au Danemark, sont obligés, après la fin de la seconde guerre mondiale, à déminer les dunes le long de la côte danoise. Leur effroi enfantin rencontre la haine du sergent qui les supervise et celle de la population des environs. Mais voilà que quelque chose de plus fort se fraye un chemin, la conscience d’une commune humanité qui débouche sur la compassion, sinon déjà une réconciliation possible.
Car si les livres d’Histoire nous parlent des guerres en termes de vainqueurs et de vaincus, la réalité est plus complexe, distribuant des cartes entre victimes et gagnants moins en fonction de leur nationalité que de la position qu’ils occupent dans la société : d’une part, des deux côtés, des jeunes hommes utilisés comme chair à canon, alors qu’ils n’ont rien demandé – et le jeune âge des soldats du film pousse à l’absurde l’idée qu’ils puissent avoir une quelconque responsabilité pour la guerre – ainsi que des populations civiles coupables de vivre au mauvais endroit au mauvais moment ; d’autre part, des deux côtés aussi, des personnages haut placés qui arrivent non seulement à tirer leur épingle du jeu, mais à s’enrichir en vendant des armes et autre matériel nécessaire à la conduite de la guerre, en pillant des zones conquises, et j’en passe (ce deuxième aspect ne fait pas l’objet du film).
En ce mois d’avril où nous commémorons la Passion et la Résurrection du Christ, ce film nous fait entendre, de façon tout à fait laïque mais peut-être d’autant plus vigoureuse, que la résurrection de notre humanité passe d’abord par la com-passion.
Waltraud Verlaguet
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