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Une fois n’est pas coutume, je voudrais attirer l’attention des cinéphiles profiliens sur un film qui sort ce mois-ci : Les drapeaux de papier de Nathan Ambrosioni. Nous l’avions programmé en avant-première lors du Ciné-Festival en Pays de Fayence en présence du tout jeune réalisateur : tout juste 19 ans ! Et pourtant, quelle maturité, quelle qualité artistique !
Nous avions montré son film précédent, un exercice de style sur le genre horreur, Hostile, œuvre encore balbutiante. Mais à l’époque il n’avait que 15 ans. Quel chemin parcouru depuis !
Nathan filme ici avec une maîtrise pudique le rapprochement entre deux êtres, un frère et sa petite sœur. Lui, 30 ans, sort de prison. Après 12 ans. C’est long, 12 ans. Elle a grandi depuis, elle s’est construite une toute petite vie. Caissière dans un supermarché. Pas de quoi faire des folies. Mais elle dessine. Elle écoute de la musique. Elle fume, trop.
Où aller quand on sort de prison et qu’on n’a plus rien ? Il va chez sa sœur, hésite, se présente d’abord sous une fausse identité. Puis ils s’apprivoisent, petit à petit, tout petit, tout petit à vrai dire.
Tout en gros plans, comme si on allait rentrer dans la tête des personnages ; des lumières sublimes, des dialogues d’une justesse poignante, alors que s’égrènent tout au long, comme autant de perles maléfiques, les accès de violence, celle du rejet du fils par le père, celle des poings du fils qui déchargent sa souffrance en des explosions incontrôlables. La dernière scène est d’une tendresse infinie. Bouleversant.
Waltraud Verlaguet
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