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90’s (Mid 90’s)

Réalisé par Jonah Hill, Etats-Unis d'Amérique, 2019, 84min.

Auteur : Jonah Hill, né en 1983 à Los Angeles est un acteur réputé aux États-Unis. Il est surtout connu pour ses rôles dans des comédies dans le style de 40 ans, toujours puceau (2005) ou En cloque, mode d’emploi (2007) de Judd Apatow. En 2007 il est pour la première fois en tête d'affiche avec la comédie déjantée SuperGrave réalisée par Greg Mottola, énorme succès au Box-Office, et également dans American Trip de Jason Segel. Il prête également sa voix à des films d’animation. Il quitte la comédie pour un film dramatique, Le Stratège de Bennett Miller (2011) pour lequel il obtient l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle. Il s’essaye à l’écriture en créant en 2011 une série animée Allen Gregory, puis l’année suivante 21 Jump Street. C'est en 2013, dans Le Loup de Wall Street réalisé par Martin Scorsese, que Jonah Hill trouve l'un de ses rôles les plus marquants aux côtés de Leonardo Dicaprio, et pour lequel il obtient son second Oscar de Meilleur acteur dans un second rôle. 90’s est son premier long métrage

Résumé : A 13 ans, Stevie vit entre sa mère et un frère aimé brutal. Un jour il aperçoit une bande d’ados, skateurs, qui font tourner en bourrique un boutiquier. Séduit par leur liberté, il s’intègre à la bande pour un été qui va l’éveiller à la vie.

Analyse : Dans son premier long métrage Jonah Hill, bien qu’il s’en défende, réalise une œuvre fortement autobiographique : la description d’une jeunesse dans le Los Angeles des années 90, celle qu’il a vécue dans un milieu de skateurs. La magie de son film est de nous faire vivre ce moment du passage de l’enfance à l’adolescence à travers le regard d’un enfant. Celui de Stevie, 13 ans, qui apprend la vie auprès d’une bande de jeunes plus âgés, dont il est la mascotte et qui vont l’initier ; première bande d’amis, premières expériences de l’alcool, de la cigarette, du sexe. Stevie trouve au dehors la place qu’il ne trouve pas à la maison, entre une mère trop absente, un père inexistant et un frère caractériel et violent à son égard. Il a rencontré une véritable tribu à laquelle il s’intègre pour vivre une autre vie. Ils sont « cool », c’est le maître mot. Il veut faire comme eux, être aussi bons qu’eux au skate. L’apprentissage est rude. C’est une sorte de trompe la mort qui n’a peur de rien, qui ne redoute pas les bleus et qui met sa vie en danger dans l’inconscience de son âge. Ce film sur l’apprentissage des adolescents en mal de devenir n’est pas original dans son propos. Un tournage en 16 mm, une image très dépouillée au format 4:3, évoquent facilement le Kids de Larry Clark. Mais Jonah Hill parvient à en faire un thème qui ne manque pas de personnalité en y ajoutant une touche très personnelle. Davantage de tendresse, une violence contenue, aucune surenchère de grossièretés, une grande justesse de ton qui celle du souvenir vécu. Certes le réalisateur l’affirme, il ne veut pas idéaliser cette période. Ces jeunes sont insolents, grossiers, comme tous les ados, pour cacher leur mal être et leur inexpérience. Mais il y a dans ce film beaucoup de douceur, de délicatesse, notamment au moment de l’évocation de leur éveil sexuel, tout en laissant s’exprimer une grande énergie et la violence propre à cet âge. Le mérite de ce film est également dans le choix et la direction des acteurs. Dans cette bande ils sont tous non professionnels, excepté Stevie (Sunny Suljic, déjà vu notamment dans Mise à mort du cerf sacré de Yorgos Lànthimos et Don’t worry, he won’t get far on foot de Gus Van Sant), choisis pour leur virtuosité au skate. Ils sont touchants, attachants, parfois pathétiques, d’une authenticité et d’une justesse de jeu remarquables valorisées par une mise en scène sobre, légère, discrète et efficace.

L’atmosphère des années 90 est souligné par une musique présente sans être envahissante. On est emportés par les accents du hip hop de Cypress Hill ou Mobb Depp, le jazz de Herbie Hancock, le rock des Pixies ou de Nirvana. Un film plein de charme sur le début de l’adolescence, sur le bonheur de passer des journées entre copains à parler pour ne rein dire, à faire les premières expériences de la vie.

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