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Réalisation Ken Loach - Scénario : Paul Laverty - Image : Chris Menges - Son : Ray Beckett - Montage : Jonathan Morris - Musique : Andre Matthias - Distribution : Diaphana Films
Avec :
Mark Womack (Fergus), Andrea Lowe (Rachel), John Bishop (Frankie), Trevor William (Nelson) Ken Loach, cinéaste anglais pur jus, allie, dans sa production de plus de vingt films en 40 ans, un talent cinématographique éblouissant et un réel intérêt pour les êtres brisés par la guerre, les crises économiques, l'affaiblissement des valeurs morales, l'immigration: Kes (1969), Land and Freedom (1995), My name is Joe (1999), Sweet sixteen (2002), Just a kiss (2004), Le vent se lève (2006)... Après une comédie sociale réussie, Looking for Eric en 2009, Loach aborde avec Route Irish les séquelles de la guerre d'Irak.Route Irish est le nom donné à la route de 12 kilomètres de long, qui conduit de la «Green Zone» à Bagdad (centre de commandement et de gouvernement) à l'aéroport. Jugée très dangereuse à cause des attaques terroristes contre les militaires américains et anglais, cette route est protégée par des agents privés de sécurité. Fergus a convaincu son ami d'enfance Frankie de s'enrôler dans une équipe, pour un salaire mensuel de 12000 livres. Septembre 2007, Fergus apprend que son ami a été tué dans une embuscade, mais il ne croit pas à cette version officielle et mène sa propre enquête.Dans la lumière grise de Liverpool, et une Angleterre recroquevillée sur elle-même, indifférente, quelle peut être l'envie de vivre alors que le cauchemar hante les anciens soldats vaincus par le désespoir et la honte ?Le scénario bien charpenté de Paul Laverty (scénariste préféré de Ken Loach) nous plonge dans un monde étouffant, où la vérité a du mal à se frayer un chemin. Fergus, personnage entier et impulsif, est rongé par la culpabilité. Retourné à Liverpool, il assiste aux funérailles de son ami et doit faire face à la colère et au désespoir de Rachel, l'amie de Frankie. Les images sont fortes et dégagent une intensité qui confère à ce film l'allure d'un violent réquisitoire contre la sale guerre déclenchée en 2003 à Bagdad, voulue par Bush et soutenue par Tony Blair, alors Premier ministre de Sa Majesté. Mais cette dénonciation est indirecte, l'histoire est présentée avec la rigueur d'un récit d'investigation, parfois à caractère documentaire. En cela, le film se différencie des films américains qui portaient également sur la guerre d'Irak : Dans la vallée d'Elah (Paul Haggis), Redacted (Brian de Palma), Green Zone (Greengrass), et mettaient clairement en cause le gouvernement américain, la CIA etc. Le scénariste s'est largement documenté sur le rôle des «contractors» constituant des milices privées, mais aussi sur les conséquences post-traumatiques des guerres. Fergus remonte la filière des évènements, à partir de documents vidéos (enregistrés sur portable), audios, et de témoignages. Procédé classique au cinéma, ce n'est pas nouveau. Mais la force réelle du film réside dans l'évolution du personnage, qui découvre peu à peu l'insoutenable vérité d'un crime maquillé en un banal fait divers. Dans la lumière grise de Liverpool, des images soulignent le combat d'un cinéaste. (Alain Le Goanvic)
Route Irish
Royaume-Uni, 2011, 109min.
Réalisation : Ken Loach
Biographie :
(Fergus), Andrea Lowe (Rachel), John Bishop (Frankie), Trevor William (Nelson) Ken Loach, cinéaste anglais pur jus, allie, dans sa production de plus de vingt films en 40 ans, un talent cinématographique éblouissant et un réel intérêt pour les êtres brisés par la guerre, les crises économiques, l'affaiblissement des valeurs morales, l'immigration: Kes (1969), Land and Freedom (1995), My name is Joe (1999), Sweet sixteen (2002), Just a kiss (2004), Le vent se lève (2006)... Après une comédie sociale réussie, Looking for Eric en 2009, Loach aborde avec Route Irish les séquelles de la guerre d'Irak.
Résumé :
Route Irish est le nom donné à la route de 12 kilomètres de long, qui conduit de la «Green Zone» à Bagdad (centre de commandement et de gouvernement) à l'aéroport. Jugée très dangereuse à cause des attaques terroristes contre les militaires américains et anglais, cette route est protégée par des agents privés de sécurité. Fergus a convaincu son ami d'enfance Frankie de s'enrôler dans une équipe, pour un salaire mensuel de 12000 livres. Septembre 2007, Fergus apprend que son ami a été tué dans une embuscade, mais il ne croit pas à cette version officielle et mène sa propre enquête.
Analyse :
Dans la lumière grise de Liverpool, et une Angleterre recroquevillée sur elle-même, indifférente, quelle peut être l'envie de vivre alors que le cauchemar hante les anciens soldats vaincus par le désespoir et la honte ?Le scénario bien charpenté de Paul Laverty (scénariste préféré de Ken Loach) nous plonge dans un monde étouffant, où la vérité a du mal à se frayer un chemin. Fergus, personnage entier et impulsif, est rongé par la culpabilité. Retourné à Liverpool, il assiste aux funérailles de son ami et doit faire face à la colère et au désespoir de Rachel, l'amie de Frankie. Les images sont fortes et dégagent une intensité qui confère à ce film l'allure d'un violent réquisitoire contre la sale guerre déclenchée en 2003 à Bagdad, voulue par Bush et soutenue par Tony Blair, alors Premier ministre de Sa Majesté. Mais cette dénonciation est indirecte, l'histoire est présentée avec la rigueur d'un récit d'investigation, parfois à caractère documentaire. En cela, le film se différencie des films américains qui portaient également sur la guerre d'Irak : Dans la vallée d'Elah (Paul Haggis), Redacted (Brian de Palma), Green Zone (Greengrass), et mettaient clairement en cause le gouvernement américain, la CIA etc. Le scénariste s'est largement documenté sur le rôle des «contractors» constituant des milices privées, mais aussi sur les conséquences post-traumatiques des guerres. Fergus remonte la filière des évènements, à partir de documents vidéos (enregistrés sur portable), audios, et de témoignages. Procédé classique au cinéma, ce n'est pas nouveau. Mais la force réelle du film réside dans l'évolution du personnage, qui découvre peu à peu l'insoutenable vérité d'un crime maquillé en un banal fait divers. Dans la lumière grise de Liverpool, des images soulignent le combat d'un cinéaste.
Alain Le Goanvic
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