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Réalisation : Andrea Segre – Image : Luca Bigazzi – Montage : Sara Zavarise – Son : Alessandro Zanon – Musique : François Couturier – Mise en scène : Leonardo Scarpa – Production : Jolefilm Aeternam Films et Arte France Cinéma - Distribution : Parthenos
Avec :
Zhao Tao – Rade Serbedzija – Marco Paolini – Roberto Citron – Giuseppe Battiston
Andrea Segre est né en 1976. Il a fondé l’association Zal.ab qui développe des projets de vidéo participative dans une perspective essentiellement documentaire. Dans ses documentaires (huit depuis 2003) il suit les migrants dont il raconte les parcours individuels pour restaurer leur dignité. La petite Venise est son premier film de fiction.
Résumé :
Dans une petite ville de la lagune vénitienne, une jeune chinoise sans papiers se lie d’amitié avec un vieux pêcheur d’origine yougoslave. Cette amitié déplaît à d’autres clients du bar où travaille la jeune femme, qui vont tout faire pour l’empêcher.
Analyse :
Parmi les thèmes abordés par les quelques films sortis depuis 2 ou 3 ans sur l’immigration en Europe de populations venues de loin, on trouve rarement celui de La petite Venise : comment des relations d’amitié parviennent à soutenir une femme immergée dans un univers totalement nouveau pour elle. Ces amitiés ne sont pas le fait du pays d’accueil mais de personnes ayant subi les mêmes épreuves récemment ou autrefois. Il y a donc Shun Li, arrivée en Italie par des voies maffieuses, et qui doit travailler jusqu’à obtenir des papiers et pouvoir faire venir auprès d’elle son fils resté en Chine. Envoyée à Chioggia dans la lagune vénitienne elle partage sa chambre avec une autre jeune femme venue aussi dans les mêmes conditions. Ce n’est que progressivement que naîtra entre elles une fraternité dont on ne reconnaîtra la valeur qu’à la fin du film. Sur son lieu de travail, un bar fréquenté par des gens simples et des pêcheurs, Shun Li fait la connaissance de Bepi, un pêcheur slave, surnommé « le poète » par ses amis. Dans leur rencontre et leur rapprochement progressif joue sans doute le fait que Bepi a été autrefois, lui aussi, un immigré en Italie, et venant d’un pays communiste. Et se rajoute à cela le fait qu’il sent chez Shun Li une attitude d’accueil à la poésie à laquelle il prend plaisir à l’initier. Les plaisanteries des clients du bar sur cette amitié naissante deviennent vite des moqueries teintées de méfiance puis d’hostilité. Comme si ce vieil homme et cette jeune femme, du fait de leur situation d’immigrés, n’avaient pas droit au bonheur que procure une relation affective confiante et sans arrière-pensée. Bepi se refuse à entrer dans cette perspective et continue à faire découvrir à Shun Li toute la poésie et la beauté de la lagune sur laquelle il a un cabanon de pêcheur. Ce qui nous vaut des scènes superbes sur l’eau, montrant ce cabanon qui représente le refuge sur lequel les deux amis peuvent compter. Mais la mafia chinoise prend aussi ombrage de cette relation et de ses effets sur l’entourage social, qui font sortir Shun Li de l’anonymat. Elle devra partir…. Ce film est d’une grande sensibilité, sans effets esthétisants mais rendant bien la poésie de cet univers aquatique, où travaillent les hommes. Les deux acteurs principaux sont sobres et crédibles.
Maguy Chailley
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