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Réalisation : Daniele Arbid . 35 ans, née à Beyrouth.
Avec :
Marianne Feghali : Lina - Rawa Elchab : Siham - Laudi Arbid : Tante Yvonne - Aouni Kawass : Fouad .
Daniele Arbid est née en 70 et a grandi sous les bombes. Venue à Paris à l'âge de 17 ans, elle se lance dans le journalisme puis le cinéma. Elle réalise plusieurs documentaires Seule avec la guerre en 2000( Léopard d'Or à Locarno) Aux frontières en 2002, et des moyens métrages: Etrangère et Conversation de salon avec Laudi Arbid. Dans les champs de bataille remporte le Prix du Jury au Festival Méditerranéen de Montpellier.
Résumé :
Lina a douze ans. Elle vit dans Beyrouth en guerre sous les bombardements avec ses parents et sa tante. Le père s'endette aux jeux et la mère déprime. Tante Yvonne exerce un fort pouvoir sur la famille et utilise les services d'une jeune fille plus agée que Lina: Siham. Lina subit le poids de cette famille tandis qu'elle admire Siham dont elle découvre les amours clandestines et dont elle dénoncera le désir de fuir.
Analyse :
On pourrait presque inverser les pluriels de ce titre, car Lina vit dans le champ de son éveil d'adolescente entre 2 batailles : celle qui se livre à l'intérieur de sa maison entre un père souvent absent et une mère au bord de l'épuisement. Et celle qui se déroule au dessus des têtes dans un ciel où explosent des bombes contraignant les gens à s'entasser dans des caves. Mais la seconde est maintenue par l'auteur à distance en résonance avec cette "guerre interne" au cœur de laquelle l'enfant ressent à la fois l'étouffement de sa prison et l'explosion de sa révolte. Emprisonnement visuellement ressenti avec ces caves mais aussi ces fenêtres qui ouvrent sur des batiments aveugles et vidés de leurs occupants, et aussi ces lourdes portes qui ne s'ouvrent pas mais aussi cette banquette arrière de la voiture qui emmène son amie vers le plaisir et encore ces jambes d'adultes qui se pressent autour du cercueil de Fouad. Révolte également dans ce geste fou de tirer sur la nappe d'un repas particulièrement pesant, ou dans ces tentatives de noyer son visage dans le lavabo ou son refus de participer à la messe des funérailles.
Et finalement cette décision de dénoncer celle qu'elle adorait et qui a décidé de fuir. Siham est-elle alors un miroir qu'il lui faut briser ou la survie qu'elle veut sauvegarder ? Et l'adolescente , comme l'indique l'auteur, est elle alors sur le point d'accepter le monde ou de le refuser ? Une fin qui n'est pas aussi simple qu'il parait mais la question essentielle c'est peut-être de savoir comment se sortir du champ de batailles.
Jean Domon
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