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Réalisation : Lolli Franco – Scénario : Franco Lolli, Catherine Paillé – Photographie : Oscar Duran – Montage : Nicolas Desmaison, Julie Duclaux – Son : Mathieu Perrot, Josefina Fernandez – Producteur : GEKO Films – Distributeur : Ad Vitam
Avec :
Brayan Santamaria (Eric) – Carlos Fernando Perez (Gabriel) – Alejandra Borrero (Maria Isabel)
Franco Lolli, est colombien, il est né à Bogota en 1983. Il a étudié à la Fémis à Paris. Gente de bien est son premier long métrage, après deux courts métrages en 2007 (Como todo el mondo) et 2012 (Rodri). Il a été découvert à Cannes à la Semaine de la critique.
Résumé :
Eric, 10 ans, se retrouve à vivre du jour au lendemain avec Gabriel, son père qu’il connait à peine. Voyant qu’il a du mal à construire une relation avec son fils et à subvenir à leurs besoins, Maria Isabel, la femme pour laquelle Gabriel travaille comme menuisier, décide de prendre l’enfant sous son aile.
Analyse :
Gente de bien ou la lutte des classes vue par les yeux d’un gamin de 10 ans. Gente de bien, en espagnol, veut dire à la fois les gens qui font le bien et ceux de bonne famille. C’est un petit film attachant, dans la veine des films néoréalistes sud-américains. Il raconte quelques jours de la vie d’un jeune garçon de 10 ans, Eric, qui doit quitter sa mère, pour une raison que nous ignorons, et rejoindre son père, Gabriel, qu’il connaît à peine. Leurs relations au début sont difficiles, même si le père est plein de bonne volonté envers ce fils qui lui tombe du ciel et si le chien qu’a amené Eric les rapproche. Gabriel est menuisier, pauvre, un peu bohème, facilement irritable et plus habitué à passer sa soirée au café avec des amis qu’à tenir son foyer. Ils sont menacés d’être expulsés de leur logement sordide. Gabriel répare des meubles chez une grande bourgeoise, Maria Isabel, chez qui il emmène Eric. Elle voit la détresse financière du père et veut les aider en prenant l’enfant sous son aile et en les invitant, pendant les vacances de Noël, dans sa luxueuse maison de campagne avec le reste de sa famille.
Bons sentiments donc, mais qui vont se heurter à l’abime qui sépare ceux qui ont tout, belle maison, belle voiture, vêtements de luxe, et ceux qui n’ont rien. Ces riches ne sont pas méchants, ils accueillent plutôt gentiment le petit pauvre. Au début, celui-ci est émerveillé mais le climat va vite se gâter. Les enfants ne comprennent pas pourquoi leur mère a invité Eric et, même s’ils le font participer à leurs jeux, ils le tiennent un peu à distance. Le reste de la famille comprend encore moins cette intrusion. Maria Isabel persiste mais se heurte à un Eric qui, de plus en plus mal à l’aise, est désagréable avec elle. La conclusion logique sera de mettre vite un terme à cette expérience de rapprochement des classes sociales. Le conte de Noël prend fin avec le départ de Gabriel, puis d’Eric qui quittent ce havre doré pour retourner dans leur misère. Mais ce mini drame les aura rapprochés.
Un film subtil, délicat, entre réalisme et conte. Il n’y a pas des bons et des méchants mais des gens de bonne volonté qui se heurtent à la dure réalité des classes sociales, le tout vu par un enfant de 10 ans qui fait son apprentissage de la vie.
Jacques Champeaux
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