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Réalisation : Eric Till. Image : Robert Fraisse. Musique : Richard Harvey. Montage : Clive Barrett. Dist. : Artédis
Avec :
Joseph Fiennes (Martin Luther), Claire Cox (Katharina Luther), Peter Ustinov (le prince Fredrick), Bruno Ganz (Johann Von Staupitz), Torben Liebrecht (Charlequint), Mathieu Carrière (le Cardinal Cajetan)
Cinéaste américain, Eric Till a abordé des sujets très variés, réalisant ainsi avec Hot millions (1968) un film léger traitant d’une escroquerie à l’informatique, et, dans un autre domaine, mettant en scène plusieurs épisodes de la série FX, effets spéciaux (1996). Mais les thèmes d’ordre spirituel le préoccupent particulièrement. A preuve le film Bonhoeffer : Agent of Grace (2000), qui met en images la vie de Bonhoeffer et témoigne de sa résistance au nazisme.
Résumé :
A la suite d’un orage où il manque d’être foudroyé et qui lui apparaît comme l’expression de la volonté de Dieu, le jeune Martin Luther, jusque-là destiné à une carrière juridique, décide de se faire moine et entre chez les Augustiniens d’Erfurt. Il en sort prêtre en 1507, devient docteur en théologie cinq ans plus tard. Une mission à Rome en 1510 lui fait prendre conscience de l’état de déliquescence et de corruption où se trouve l’Eglise. A son retour à Erfurt, c’est déjà le personnage du futur Réformateur qui commence à se dessiner.
Analyse :
L’intérêt de cette réalisation est avant tout d’ordre pédagogique. Dans un pays comme la France où Martin Luther est sans doute assez mal connu, le film d’ Eric Till apporte en effet un large éclairage sur ce personnage extraordinaire qui a marqué une époque charnière où le monde abordait le passage à la modernité.
On y retrouve les principales étapes de la vie du grand réformateur : les bouleversements intérieurs qui l’ont conduit à la théologie de la justification par la foi et au recours à la Bible comme source unique de référence, le combat contre le culte des reliques et contre les indulgences, l’élaboration des « Quatre vingt quinze thèses » et leur affichage sur les portes de l’église de Wittemberg, la lutte avec la papauté, le procès de Worms et le refus de toute rétractation, la traduction de la Bible en allemand, la guerre des paysans, la convocation de la Diète à Augsbourg et la lecture par Mélanchton de la célèbre « Confession »… Et ceci sans oublier le mariage de Luther avec Katharina.
Traiter en deux heures un sujet d’une telle ampleur tant par son étendue temporelle que par son contenu en événements était une gageure. Eric Till s’en tire en privilégiant les faits et en multipliant les ellipses. Le tout avec une réalisation conventionnelle mais efficace. On peut toutefois conserver des doutes sur la vérité du personnage, et l’exsangue Joseph Fiennes semble assez loin du sanguin Martin Luther. On peut aussi regretter l’aspect hagiographique de l’œuvre et la façon qu’elle a de lisser ou de passer ce qui pourrait faire mal. Mais, tel qu’il est, avec ses insuffisances et ses imperfections, le film d’Eric Till est à voir, ne serait-ce que pour donner envie d’en apprendre davantage sur une des figures marquantes du christianisme.
Jean Lods
Jean Lods
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