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Réalisation : Hansen-Love Mia - Scénario : Mia Hansen-Love - Photographie : Denis Lenoir - Montage : Marion Monnier - Production : Charles Gillibert - Distribution France : Les films du Losange
Avec :
Isabelle Huppert (Nathalie), André Marcon (son mari), Romain Kolinka (Fabien), Edith Scob (sa mère)
Mia Hansen-Love est née à Paris en 1981. Elle collabore comme critique à la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2005. Elle réalise parallèlement plusieurs courts métrages. Son premier long métrage, Tout est pardonné, qui sort en 2007, obtient le Prix Louis-Delluc du premier film. Elle remporte l'Ours d'argent du meilleur réalisateur à la Berlinale 2016 pour L'Avenir.
Résumé :
Nathalie est professeur de philosophie dans un lycée parisien. Mariée, deux enfants, elle partage sa vie entre sa famille, ses anciens élèves et sa mère, très possessive. Un jour, son mari lui annonce qu’il part vivre avec une autre femme. Confrontée à une liberté nouvelle, elle va réinventer sa vie.
Analyse :
Le film s’ouvre sur Nathalie se rendant sur une île de Bretagne avec ses enfants et son mari, et corrigeant ses copies jusqu’au dernier moment sur le bateau, alors que sur le pont sa famille profite du paysage. Sujet : « Peut-on se mettre à la place de l’autre ? ». Le récit fait un bond en avant pour retrouver tout ce petit monde une dizaine d’années plus tard : enfants envolés du nid ; Nathalie, la bonne cinquantaine, est professeur de philosophie, comme son mari et elle est classique en diable. Jadis communiste, elle n’a de cesse aujourd’hui que de faire cours, pour « donner des armes à des jeunes gens ». A côté d’elle il y a la grève des lycéens pour leur retraite et Sarkozy à la télévision, ce qui situe l’action en 2010. Elle est aussi accaparée par sa mère, interprétée par la toujours étonnante Edith Scob qui ne supporte plus la solitude et l’appelle en pleine nuit ou fait venir les pompiers à tout bout de champ. Elle accepte tout cela avec un calme olympien, sûre d’elle-même et de la pérennité de son mode de vie.
En très peu de temps, tous ses repères vont éclater en morceaux. « Moi qui croyais que tu m’aimerais toujours ! », dit Nathalie lorsque son mari depuis près de trente ans lui annonce qu’il a une liaison et la quitte. Il y a donc, l’avant et l’après-rupture. À première vue, il semble qu’il y ait bien peu de différence entre la première époque et la seconde car Nathalie ne bouge pas, elle tient bon : lorsqu’elle évoque sa liberté retrouvée, elle n’y croit pas elle-même, mais elle va s’employer à rester dans sa ligne. Ses chagrins s’expriment lorsqu’elle est seule ou lovée contre le vieux chat hérité de sa mère. Pas de dépression, de cris ou d’hystérie. Tout est mezzo voce, entre deux tons, la gravité et la légèreté. Peut-être, à l’extrême fin du film, Nathalie retrouvera sa sérénité, avec son petit-fils et son rôle de grand-mère.
Nathalie, c’est Isabelle Huppert, gracile et tangible, fonceuse et rapide, cassante et exigeante, dont on jurerait que le film parle d’elle, tant la comédienne habite le personnage et nous donne toutes ces nuances délicates qu’elle apporte toujours à ses personnages. À ceci près que cette femme appartient en propre à la réalisatrice, qui s’est inspirée de sa propre mère, professeur de philo.
Jean Wilkowski
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