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Réalisation : Caroline Deruas - Scénario : Caroline Deruas – Photo : Pascale Marin – Montage : Floriane Allier - Distribution : Les Films du Losange
Avec :
Clotilde Hesme (Camille) ; Jenna Thiam (Axèle) ; Tchéky Karyo (Marc) ; Pascal Reneric (Pierre)
Caroline Deruas a réalisé son premier court métrage Les enfants de la nuit en 2012 à la suite de son séjour à Rome comme pensionnaire de la Villa Médicis. Elle signe avec L'indomptée son premier long métrage qui s'inspire de son expérience. Elle est aussi coscénariste d’Un été brûlant (France, 2011) et La jalousie (France, 2013) de son époux Philippe Garrel et de L’ombre des femmes (France, 2015) du même réalisateur.
Résumé :
Mère de famille épouse d'un écrivain renommé, Camille vient de publier ses premières nouvelles. Cette œuvre a été reconnue dans le milieu littéraire au point que la jeune femme obtient une résidence d'un an à la Villa Médicis, Académie de France à Rome, pour entrer dans la cour des grands avec un roman écrit dans les meilleures conditions possibles. Son mari l'accompagne avec leur fille.
Analyse :
Le livre de Camille doit s'inspirer de Lucienne Heuvelmans, première femme acceptée comme artiste dans l'Académie de Rome en 1911. Pleine de respect pour ce personnage, Camille manque d'assurance.
Les pensionnaires de la Villa Médicis sont accueillis par leur directeur, mais Axèle, une photographe, semble curieusement passer inaperçue malgré sa chevelure flamboyante et son toupet ravageur. Ce sera elle, brillante et libre, qui éblouira et guidera, au cours de ce séjour, la timide Camille malgré leurs dissemblances. Les remarques machistes du mari qui, jaloux de son succès, prétend que les femmes sont dépourvues de la capacité de créer, seront prises comme un défi.
La villa Médicis et ses jardins, grandiose huis clos dans ce film, deviennent pour Camille un mystérieux théâtre chargé d'histoire. Une sorte de Cerbère étrange garde ces lieux que d'illustres fantômes hantent en costumes Renaissance. Leurs apparitions répondent à l'exaltation de la jeune femme. Un sentiment de menace et d'urgence flotte sur le palais, elle fait face et veut s'en approprier le génie. Et la magie opère, la création était déjà à l’œuvre (le savait-elle ?) dès que son désir de vivre son rêve l'avait propulsée sur les marches de la littérature, dès sa première rencontre avec son alter ego indomptée. Après avoir forgé sa muse, elle pourra s'en détacher l’œuvre terminée, désormais respectée comme romancière par ceux qui sont devenus ses pairs. Elle saura avancer seule.
La cinéaste, Caroline Deruas, a connu la même expérience que Camille, mais dans la section cinéma, et réalise son premier long métrage sous la forme d'une fiction bien originale qui se découvre autobiographique. Elle confirme, grâce à ce film rare et délicat sur l'émancipation d'une jeune femme et le processus de création, son réel talent de cinéaste.
Nicole Vercueil
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