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Avec :
Harry Dean Stanton (Lucky), David Lynch (Howard), Barry Shabaka Henley (Joe), James Darren (Paulie), Beth Grant (Elaine),, Ed Begley Jr. (Dr Kneedler), Tom Skerritt (Fred), Yvonne Huff (Loretta)
Prix du jury œcuménique Locarno 2017
Réalisation : John Carroll LynchNé dans le Colorado, John Caroll Lynch, acteur de théâtre de formation, alterne des rôles au cinéma et à la télévision. Il est repéré par le grand public chez les frères Coen (Fargo) et chez Martin Scorcese (Shutter Island). A 54 ans, il livre ici son premier film, hommage à un autre acteur charismatique.
Résumé :
Surnommé Lucky parce qu’il a survécu à la guerre du Pacifique, ce cow-boy de 91 ans vit seul dans sa cabane au bout d'un village perdu dans le désert d'Arizona. En caleçons dans ses bottes, il prend soin de lui, puis fait sa tournée quotidienne dans les rues où il croise les personnages typiques de la bourgade et retrouve son copain Howard. Bougon et athée il est touché par l'invitation à un anniversaire dans une famille mexicaine.
Analyse :
On reconnaît tout de suite Harry Dean Stanton, inoubliable dans Paris Texas de Wim Wenders. Les scénaristes Logan Sparks, qui fut l'assistant de H. Dean Stanton et Drago Sumonja ont créé une fiction autour de la vérité d'un homme. Un scénario sur mesure pour H. D. Stanton qui joue ce personnage avec sincérité et humour. Les seconds rôles, sensibles ou drôles, partagent avec le spectateur une empathie communicative pour ce vieux cow-boy désabusé. La mise en scène met en place, par petites touches, une vie ordinaire dans un Far West mélancolique où les cactus géants transcendent le temps.
Malgré son indépendance Lucky subit sa défaillance physique qui le ramène à la quête essentielle de l'existence et qui le poussera à aller plus loin que la colère et la peur de mourir. L'émotion nous accompagne et l’on suit pas à pas le quotidien de Lucky, ses conversations de bar, animées et profondes sur le sens de la réalité et de la vérité ; elle devient poignante quand il nous livre sa faiblesse, seul devant ses mots croisés, sa télé et le silence d'un ami ne répondant plus au téléphone.
Mais c'est un inconnu, ancien combattant comme lui, rencontré au Diner, qui lui donnera sa plus belle leçon. Un étranger bien plus proche de lui, qui fera écho à ses doutes et qui éveillera son sourire, la meilleure arme dans l'adversité comme dans l'acceptation du bonheur.
Sans prétention et sans artifice, ce petit film est un bijou d'humanité. Il a reçu le prix du jury oecuménique au Festival de Locarno en août 2017, quelques semaines avant le décès de l'acteur.
Arielle Domon
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