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Avec :
Reza Akhlaghirad (Reza), Soudabeh Beizaee (Hadis), Nasim Adabi (mère de l’étudiant), Misagh Zare (frère de Hadis), Zeinab Shabani (assistante de Hadis)
Né en 1973 en Iran. Après des études de sociologie, puis de montage cinématographique, il réalise La vie sur l’eau (2005) et La parabole (2008). Arrêté en en 2010, avec Jahar Panahi, pour actes et propagandes hostiles à la République islamique, et condamné à 6 ans de prison, ramenés à un an, il risque une interdiction de tournage pendant 20 ans. Mais il réalise Au revoir (2011) et Les manuscrits ne brûlent pas (2013), primés à Cannes (UCR, FIPRESCI). Un homme intègre a obtenu le Prix Un Certain Regard à Cannes en 2017.
Résumé :
Reza, un homme simple, sans histoire, vit de l’élevage de poissons d’eau douce. Sa femme est directrice d’une école. Dans la République islamique d’Iran, au-delà de l’idéologie officielle, tout ne semble pas bien tourner. Reza va être confronté à des manœuvres d’intimidation et de rétorsion d’une société privée qui veut le contraindre à vendre pour développer ses affaires. La corruption gangrène police, justice, banque, assurances. Reza et sa famille risquent de tout perdre.
Analyse :
Le film est austère, comme l’acteur qui incarne Reza. Les couleurs sont ternes et sans relief. Une exception toutefois : les scènes où Reza récolte les petits poissons rouges dégagent une sensation de vie. Mais il vit dans un monde étouffant, sans pitié. La caméra le cadre le plus souvent en plan rapproché, accentuant sa solitude, et même son enfermement. Reza communique très peu avec sa femme, encore moins avec son beau-frère qui, lui, a choisi la voie des compromissions. Au moins il fait sortir Reza de prison, incarcéré à la suite d’une altercation avec un gardien, alors qu’il essayait de rétablit l’alimentation de sa réserve d’eau. Pour lui qui est entouré de mafieux --ils menacent son fils et finiront par incendier sa maison-- et de fonctionnaires apathiques ou malveillants, quelle issue trouver dans ce combat inégal ? Hurler avec les loups, peut-être, et prendre les mêmes armes ? C’est ce que la fin de ce film étonnant semble induire. On pense au combat d’ Henry Fonda dans Les raisins de la colère, mais il se passe dans un contexte familial, collectif. Reza est replié sur lui-même, car sa femme le désapprouve, pensant plus à la survie de la famille qu’au maintien obstiné de son ‘intégrité’. Elle-même directrice d’école, elle prend la mesure de la difficulté d’être dans la justice et l’équité. Mais Reza a une sorte de lieu secret, une grotte emplie d’eau chaude, où il se réfugie pour réfléchir, se détendre, et boire du vin de pastèque. Avec ce nouveau film de dénonciation, Rasoulof a pris consciemment des risques ! Une pétition circule, montrons notre solidarité.
Alain Le Goanvic
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