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Avec :
Jonathan Pryce (Don Quichotte) ; Adam Driver (Toby) ; Joana Ribeiro (Angelica).
Terrence Vance Gilliam dit Terry Gilliam, est un réalisateur, scénariste, acteur, et dessinateur britannique né en 1940. Après une carrière de dessinateur dans des magazines satiriques, il s’intègre en 1969 à la troupe des Monty Python. En 1974, il coréalise Monty Python : Sacré Graal ! En 1980, il réalise Bandits, bandits, en 1985 Brazil, en 1987 Les aventures du Baron de Münchhausen. En 1999, Gilliam commence L'Homme qui tua Don Quichotte et après six tentatives infructueuses le film sort en 2018 avec toutefois un procès intenté par le producteur qui a failli interdire sa sortie.
Résumé :
Toby, réalisateur de pub cynique et désabusé, se retrouve pris au piège des folles illusions d’un cordonnier espagnol convaincu d’être Don Quichotte. Embarqué dans une aventure de plus en plus surréaliste, il se retrouve confronté aux conséquences d’un film qu’il a réalisé au temps de sa jeunesse, adapté de Cervantès et qui a changé pour toujours les rêves et les espoirs de tout un village espagnol. Don Quichotte survivra-t-il à sa folie ?
Analyse :
Si vous aimez l’esprit Monty Python, le film dans le film dans le film du film, la folie libératrice, au sens qu’en donnait Michel Foucault (« fou entendu non pas comme malade, mais comme déviance constituée et entretenue, comme fonction culturelle indispensable »), si vous aimez la fantaisie qui se mêle si étroitement à la réalité que celle-ci devient fantaisie, si vous aimez l’absurde qui fait sens au point d’enchanter et de faire rire, si vous aimez l’impertinence déjantée, la liberté, la folie créatrice et poétique, la magie visuelle et le sens de l’absurde, bref si vous avez toujours un regard d’enfant quand vous allez au cinéma, alors allez voir L’homme qui tua Don Quichotte. Vous y verrez des scènes époustouflantes de fantaisie nées de l’imagination débridée de ce bientôt octogénaire, comme le bûcher final dans le décor médiéval d’un château reconstitué par un oligarque russe que l’argent a rendu fou. Les acteurs choisis pour cette dernière version sont tous deux remarquables. Adam Driver qui porte magnifiquement le film de bout en bout, parfait dans le rôle de Toby, sorte de naïf qui passera du rôle de réalisateur à celui d’un Sancho Panza éberlué, pour finir par se prendre pour Don Quichotte lui-même ; Jonathan Price, vieux malicieux qui fait merveille en interprétant Javier le cordonnier qui joue le rôle de Don Quichotte et est définitivement coincé dans son rôle, le rôle dans le rôle.
On ne peut toutefois soutenir une telle énergie, une telle folie créatrice deux heures quinze durant. Le film se révèle inégal. Vous ne rirez pas à tous les gags dont certains vous paraîtront éculés, vous observerez que les rôles secondaires, féminins en particulier, sont véritablement secondaires, vous vous ennuierez un peu parfois. Mais n’attendez pas rigueur, cohérence, vraisemblance d’un film qui repose sur le chaos. Il vous restera à la fin de la projection un regard de tendresse pour le film et pour Terry Gilliam.
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