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Fiche technique :
Réalisation : Mario Bellocchio. Scénario : Mario Bellocchio, Ludovica Rampoldi, Valia Santella, Francesco Piccolo. Directeur de la photographie : Vladan Radovic. Monteuse : Francesca Calvelli. Compositeur : Nicola Piovani. Distribution France : Ad Vitam 

Avec :
Pierfrancesco Favino (Tommaso Buscetta), Fausto Russo Alesi (juge Falcone), Maria Fernanda Candido (Christina Buscetta), Fabrizio Ferracane (Pippo Calo) Luigi Lo Cascio (Totuccio Contorno), Nicola Cali (Toto Riina)

Le traître (Il traditore)

Italie, 2019, 135min.

Réalisation : Marco Bellocchio

Biographie :

Marco Bellocchio est un scénariste, réalisateur et producteur italien, né en 1939. Après des études à Milan, il réalise Les poings dans les poches (1965), critique féroce de la famille. L’armée (La Marche triomphale, 1976), l’Eglise (Le sourire de ma mère, 2002), l’extrême gauche (Buongiorno notte, 2003) et le fascisme (Vincere, 2009) seront parmi les cibles de son cinéma engagé (26 films au total). Le Traître était en compétition à Cannes 2019. 

Résumé :

Au début des années 1980, Tommaso Buscetta (1934-2000), repris de justice et membre de l’organisation mafieuse Cosa Nostra, décide de fuir la guerre intestine pour le contrôle du trafic de cocaïne que se livrent les vieux mafieux de Palerme et le nouveau clan Corleone, pour le Brésil. Arrêté puis extradé en Italie, il est amené devant le juge Falcone et devient un ‘repenti’ (pentito).

Analyse :

Ce long film, à la fois biopic, enquête, documentaire et thriller, évoque une page noire de l’Histoire sicilienne, avec la lutte du juge Falcone (superbe Fausto Russo Alesi), responsable du pôle antimafia de Palerme, contre Cosa Nostra, qui lui coûta la vie le 23 mai 1992. Mais 360 mafiosi furent condamnés, dont 19 à perpétuité comme Toto Riina (capturé seulement en 1993), le responsable de centaines d’assassinats parmi lesquels ceux de Falcone et de sa femme. Bien construit, la tension dramatique ne faiblissant jamais, le film dresse avant tout le portrait de Tommaso Buscetta, le premier ‘repenti’, grâce auquel put avoir lieu un Maxi-procès à partir de 1986 dans Palerme, ‘capitale mondiale de l’héroïne’. Pierfrancesco Favino incarne magistralement un anti-héros à la fois violent et sentimental, puissant et charnel au temps de sa gloire, puis voûté et diminué dans sa prison et enfin libéré mais sur ses gardes à jamais. Plusieurs scènes sont très marquantes. Dès l’ouverture, une réception somptueuse chez les Bontade se déroule avec feux d’artifice tandis que dans une pièce séparée les chefs de clans se répartissent les profits de la criminalité. Plus tard on est frappé par les face-à-face intimistes entre Falcone et Buscetta et aussi, dans la salle d’audience-bunker construite spécialement, par la théâtralité des séances de procès et les bouffonneries des mafieux emprisonnés dans de grandes cages. Autres temps forts, des assassinats par balles ou à mains nues, une confrontation tendue entre le mafieu qui ment et le repenti qui prouve, ou encore l’explosion de la voiture du juge Falcone, filmée de l’intérieur. Le récit, chronologique, est haletant, mêlant montage alterné (dans la première partie, entre Rio et La Sicile), divagations et cauchemars de Buscetta, ou vidéos de tigre et hyène pour symboliser les pires mafieux. Le procès, en 1996, de Giulio Andreotti, ancien président du conseil (1919 -2013), soupçonné de liens avec la mafia, est évoqué en toute fin : constat d’échec pour la justice. La musique nourrit l’action : de façon très décalée, la chanson boléro Historia de un amor accompagne une scène de torture à la brésilienne (réelle ou imaginée ?) tandis que des sons au synthétiseur ménagent l’attente vers le destin, qui résonne ensuite avec Verdi dans le prélude de Macbeth et Va pensiero de Nabucco.

Françoise Wilkowski-Dehove

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