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Avec :
Penélope Cruz (Olga Gonzalez), Edgar Ramírez (René Gonzalez), Wagner Moura (Juan Pablo Roque), Gael Garcia Bernal (Gerardo Hernandez), Ana de Armas (Ana Margarita Martinez), Leonardo Sbaraglia (Jose Basulto), Tony Plana (Luis Posada Carriles), Nolan Guerra Fernandez (Leon le poseur de bombes)
On ne présente plus Olivier Assayas, né en 1955, riche de quarante ans de carrière et d'une vingtaine de longs métrages à la remarquable diversité. Rappelons les derniers : Doubles vies (2018, sélectionné à la Mostra de Venise), Personal Shopper (2016, prix de mise en scène à Cannes) et Sils Maria (2014, meilleur scénario original et meilleure réalisation à Cannes, prix Louis Delluc). Ne pas oublier Carlos (2010), autre thriller historico-politique, dont Edgar Ramirez était déjà le héros.
Résumé :
Miami, années 1990. Des Cubains se sont secrètement infiltrés au sein de la société anticastriste pour prévenir des attentats hostiles au régime communiste, toujours sous sévère embargo étatsunien et désormais privé du soutien soviétique. Leurs proches restés au pays ne peuvent rien savoir de leur mission, et les voient comme des émigrés traîtres à leur patrie, tandis que pour les Etats-Unis, ils sont des espions.
Analyse :
Le ciel et la mer des Caraïbes, des Cessna et des Migs dans les airs, au ras des vagues des balseros fuyant la misère et des garde-côtes dans leurs bolides interceptors... Héros virils et belles dames, mystère et faux semblants, entre chasse au narcotrafic, capture de clandestins ou secours aux naufragés, fêtes au champagne en bord de piscine ou mitraillage de plages et de touristes par des terroristes... tous les ingrédients sont là pour un film d'espionnage qu'un style plus flamboyant pourrait qualifier dans la série des James Bond.
Mais Olivier Assayas donne une autre tonalité à sa galerie de personnages entre deux mondes, et développe la dimension humaine d'un choix de vie qui pour les uns signifie risque vital, secret et mensonge, mais aussi séparation de leurs proches et pour ceux-ci, incompréhension. Penelope Cruz excelle à rendre le drame que vit son personnage en se découvrant soudain abandonnée non seulement par son mari, mais par un traître. L'incertitude des sentiments dans lesquels elle s'abîme pendant des mois s'exprime avec une éblouissante évidence dans leur scène de retrouvailles à l'aéroport de Miami.
Le film d'Assayas tient à respecter la vérité de cette aventure réelle, y compris avec des archives vidéo de Clinton et de Fidel dans le contexte de l'affaire. C'est cet effort de fidélité qui finit par nuire à son projet. Grand nombre de personnages, de lieux, de moments : on suit assez bien ce qui se passe et le pourquoi des événements, mais on passe trop peu de temps avec ces protagonistes (très bien interprétés grâce à une brillante distribution) pour ressentir envers eux cette empathie indispensable à créer l'émotion chez le spectateur. Dans ce film au sujet accrochant et d'un grand intérêt pour ce qu'il nous apprend ou nous rappelle, c'est une touche qui manque au clavier.
Jacques Vercueil
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